Nouveau produit: Praxbind (Boehringer Ingelheim)

Nom générique : idarucizumabIndication : antidote du dabigatranPosologie : par voie intraveineuseL’idarucizumab est un antidote spécifique au dabigatran. Il s’agit d’un fragment d’anticorps monoclonal humanisé qui se lie au dabigatran et à ses métabolites, inhibant ainsi l’effet anticoagulant.L’idarucizumab n’a aucun effet anticoagulant ou procoagulant par lui-même. L’affinité de l’idarucizumab pour le dabigatran est environ 300 fois plus puissante que celle avec laquelle celui-ci se lie à la thrombine. Le Praxbind ne neutralise pas l’effet anticoagulant des inhibiteurs du facteur Xa, comme l’apixaban et le rivaroxaban.Le Praxbind est indiqué lorsqu’une neutralisation spécifique rapide de l’effet anticoagulant du dabigatran est nécessaire dans les situations suivantes :si une chirurgie ou une intervention d’urgence doit avoir lieu;en présence d’une hémorragie non maîtrisée ou menaçant le pronostic vital.Effets indésirablesDes réactions d’hypersensibilité ont parfois été observées. Elles se sont manifestées par un bronchospasme, une éruption cutanée, de la fièvre, du prurit ou de l’hyperventilation. Un lien de causalité n’a toutefois pu être établi. Des cas d’hypokaliémie, de délire, de constipation, de pneumonie et des céphalées ont aussi été observés.Une protéinurie transitoire a aussi parfois été observée. La valeur maximale a été atteinte environ quatre heures après l’administration de l’idarucizumab et les valeurs se sont généralement normalisées après 12 à 24 heures, quoique, dans certains cas isolés, cet effet ait persisté plus longtemps.PosologieLa dose recommandée est de 5 g fournis en deux fioles de 2,5 g/50 mL chacune. Chaque fiole est administrée en perfusion intraveineuse d’une durée de 5 à 10 minutes ou en bolus. Les deux fioles doivent être administrées de façon consécutive à moins de 15 minutes d’intervalle. Aucun ajustement de la dose n’est nécessaire lors d’une insuffisance rénale. Certains experts mentionnent qu’une seconde dose pourrait être envisagée si nécessaire. Toutefois, peu de données sont disponibles à ce sujet.Étant donné que la neutralisation du dabigatran peut exposer les patients à un risque thrombotique associé à leur maladie sous-jacente, on doit envisager de reprendre le traitement anticoagulant dès que possible. Ainsi, le dabigatran peut être repris 24 heures après l’administration de l’idarucizumab si l’état clinique du patient est stable et si l’hémostase est adéquate. Il est aussi possible d’instaurer un autre traitement antithrombotique (p. ex. une héparine de faible poids moléculaire).Interactions médicamenteusesAucune étude officielle n’a été effectuée sur les interactions médicamenteuses. Toutefois, des évaluations précliniques n’ont montré aucune interaction entre l’idarucizumab et des expanseurs de volume, des concentrés de facteurs de coagulation, le facteur VIIa recombinant et d’autres anticoagulants que le dabigatran.Efficacité cliniqueL’homologation de l’idarucizumab est basée principalement sur les résultats de trois essais pharmacocinétiques et pharmacodynamiques menés chez des volontaires en bonne santé, ainsi que sur un essai en cours portant sur une série de cas d’une cohorte de patients traités par le dabigatran. Ces patients présentaient une hémorragie non maîtrisée ou menaçant le pronostic vital, ou devaient subir une chirurgie ou une intervention urgente. Il s’agit d’une étude de phase III, ouverte, prospective, sans répartition aléatoire et non contrôlée. Le paramètre d’évaluation principal était le pourcentage maximal de neutralisation de l’effet anticoagulant du dabigatran au cours des quatre heures suivant l’administration de l’idarucizumab, mesuré au moyen du temps de thrombine diluée ou du temps de coagulation sous écarine. De plus, le rétablissement de l’hémostase était un paramètre d’évaluation secondaire important.Une analyse intérimaire de l’étude, incluant des données recueillies chez 90 patients, a montré que plus de 89 % des patients ont obtenu une neutralisation complète de l’effet anticoagulant du dabigatran au cours des quatre premières heures ayant suivi l’administration de 5 g d’idarucizumab. Les effets neutralisants ont été observés immédiatement après l’administration. De plus, l’hémostase s’est rétablie environ 11,4 heures après la dose.ConclusionLe Praxbind est le premier antidote disponible pour un des nouveaux anticoagulants oraux (NACO), quoique d’autres agents soient actuellement à l’étude. L’idarucizumab cible spécifiquement le dabigatran. Il n’est pas efficace contre les inhibiteurs du facteur Xa, dont l’apixaban et le rivaroxaban. Les données disponibles à l’heure actuelle semblent indiquer qu’il est efficace pour neutraliser l’effet anticoagulant du dabigatran et il présenterait peu d’effets indésirables. Toutefois, l’efficacité et l’innocuité de l’idarucizumab devront être confirmées afin de préciser son utilité sur le plan clinique.

Nouveau produit: Praxbind (Boehringer Ingelheim)

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