Non-observance médicamenteuse: «Une véritable crise dans le domaine de la santé»

Plus un patient prend de médicaments, moins il est susceptible de suivre son traitement, dévoile le rapport 2019 sur les tendances en matière de médicaments d’ordonnance.La non-observance thérapeutique est de 44% chez les patients qui prennent un médicament. Toutefois, elle s'élève à 58% chez ceux qui prennent deux ou trois médicaments, et atteint 80% chez ceux qui en prennent quatre et plus, selon Express Scripts Canada, un gestionnaire de régimes de soins de santé.Selon le Dr Dorian Lo, président d’Express Scripts Canada, cette situation constitue "une véritable crise dans le domaine de la santé".En plus d’entraîner des effets négatifs sur la santé du patient, ne pas prendre les médicaments de la manière prescrite engendre des dépenses inutiles pour les patients et les régimes d’assurance médicaments, souligne le Dr Lo.Par ailleurs, plus les problèmes de santé dont souffre un patient sont nombreux, plus celui-ci sera porté à ne pas suivre le traitement de la façon indiquée et à ne pas finir son approvisionnement et sauter des doses.En effet, selon le rapport, le taux de non-observance est de 70 % chez les participants souffrant d’asthme ou de maladie pulmonaire obstructive chronique, de 47 % chez ceux atteints de cancer et de 45 % chez ceux qui ont du diabète ou une maladie inflammatoire comme la sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde.Une approche personnaliséeLe Dr Dorian Lo estime qu’une « approche globale » en matière de soins et des interventions rapides peuvent contribuer à inverser la tendance. « L’amélioration de l’observance repose sur une approche personnalisée. Une approche identique pour tous ne fonctionne tout simplement pas », tranche-t-il. Selon lui, le coût du médicament est un facteur contribuant à la non-observance.Au début des années 2000, le Journal de l’Association médicale américaine (JAMA) proposait plusieurs interventions pour améliorer l’observance des patients. Parmi celles-ci, on notait l’utilisation d’un pilulier et un emballage favorisant l’observance, des rappels téléphoniques automatisés, le suivi des effets des médicaments et l’amélioration de la commodité des soins (régimes posologiques simplifiés et approvisionnement facilité).De son côté, l’Association canadienne de protection médicale propose aux médecins et aux pharmaciens d’avoir des discussions franches et non critiques avec les patients qui ne suivent pas leur traitement adéquatement. De cette façon, le professionnel de la santé peut en savoir davantage sur le point de vue du patient et sur sa non-adhésion.Consulter le rapport (en anglais)

Non-observance médicamenteuse: «Une véritable crise dans le domaine de la santé»

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