Migrants haïtiens: le réseau de la santé capable d'absorber le flot de réfugiés

Le Stade olympique de Montréal accueille présentement plusieurs centaines de demandeurs d'asile ©M. Vachon-PlanteMalgré le nombre important de demandeurs d’asile arrivés à Montréal depuis quelques semaines, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal assure que «la situation est sous contrôle».Chaque jour, ils sont près de 250 demandeurs d’asile à converger vers la métropole. Ces nouveaux arrivants, dont le nombre s’élève à plus de 2600 selon les dernières statistiques, «ont accès à des services médicaux, psychosociaux et d’hébergement temporaire dans les meilleures conditions», ont assuré les autorités, lors d’un point de presse, mercredi matin.Le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal chapeaute les volets hébergement et clinique. Responsable du Programme d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile (PRAIDA), le CIUSSS «dispose d’experts aguerris qui sont capables de gérer des volumes de demandes élevés en maintenant les plus hauts standards de qualité de service, et qui sont à même de contribuer à la sécurité et au bien-être de ces personnes vulnérables», indique-t-on dans le communiqué du gouvernement provincial.La présidente-directrice générale adjointe du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Francine Dupuis, affirme que la situation est gérée de façon très contrôlée.«Évidemment, c’est une situation qui est hors normes. Par contre, nous avons connu ces situations-là par le passé. Ce n’est pas le premier épisode de pic extrême», note-t-elle.Prise en charge immédiate Francine Dupuis, p-dg du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal ©M. Vachon-PlanteLorsque les migrants font leur arrivée dans un site d’hébergement temporaire, on les dirige vers un travailleur social qui est en mesure d’évaluer leurs besoins et de les diriger vers les ressources appropriées.Les demandeurs d’asile, disposant d'un droit fédéral qui leur assure gratuitement l’accès aux soins de santé couverts par la carte d’assurance maladie, utiliseront le système public de santé. Toutefois, Francine Dupuis tient à préciser qu’aucun engorgement du système n’est anticipé, puisque les migrants sont en bonne santé.Elle soutient toutefois que la mise en place temporaire de cliniques spécialisées est envisagée, notamment pour le traitement du diabète qui est fréquent dans la communauté haïtienne.En renfortAfin de mieux répondre aux besoins des demandeurs d’asile, le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal a sollicité l’aide de ses partenaires du réseau de la santé et des services sociaux. Près d’une quarantaine d’intervenants, infirmières et travailleurs sociaux, seront prochainement déployés afin de prêter main forte aux intervenants de PRAIDA et du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Avec cet ajout, les effectifs ont été doublés, confie Francine Dupuis.Bien que l’équipe de PRAIDA soit «composée de gens qui ne gèrent que des situations de crise», c’est la durée du processus qui menace l'efficacité du programme, rapporte-t-elle.«Les gens sont fatigués, ce sont de longues journées. C’est pour leur donner un peu d’oxygène qu’on a demandé du renfort de leurs collègues du réseau», indique-t-elle, en marge de la mise à jour opérationnelle.Elle admet que ces nouveaux intervenants ne seront pas des spécialistes, mais elle garantit que ceux-ci suivront une formation préalable afin d'être en mesure de répondre à la demande.«S’ajuster à tous les jours»Après le Stade olympique et l’ancien édifice des Sœurs de la Providence d'Ahuntsic-Cartierville, voilà que la présidente-directrice générale adjointe du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal a annoncé l’ouverture d’un nouveau site d’hébergement temporaire qui pourra accueillir jusqu’à 320 personnes. Il s’agit de l’ancien hôpital Royal-Victoria, qui sera gérée par la CUSM sur tous les aspects : sécurité, salubrité et santé.N’ayant aucune idée du moment où la situation reviendra à la normale, le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal poursuit sa quête de nouvelles options.«Nous planifions à court terme, mais nous ne pouvons pas planifier à long terme car nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait. Nous sommes très prudents et nous gardons toutes les alternatives en attente. À mesure que les places se remplissent, nous concrétisons de nouvelles ouvertures», soutient Mme Dupuis.Elle n’écarte pas la possibilité d’ouvrir de nouveaux sites à l’extérieur de l’Île-de-Montréal, si la demande l’exige.

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