Médicaments en gros : Un pharmacien ne peut en vendre à n’importe quelle organisation

Selon la Loi sur les aliments et drogues, un pharmacien communautaire n’a pas le droit de vendre en gros des médicaments des annexes I, II et III aux établissements autres que les établissements de santé.Le dernier Bulletin d’informations professionnelles de l’Ordre des pharmaciens du Québec sur la vente de médicaments à des organisations (numéro 167), publié en avril 2009, précise aussi que cette disposition s’applique « même si un médecin est disposé à signer une demande d’achat au nom de l’institution ». On parle ici des résidences pour personnes âgées, des communautés religieuses, des centres de détention, des établissements d’enseignement, des entreprises ambulancières, des centres de soins palliatifs, des entreprises de recherche clinique, des cliniques de santé voyage, etc.Si un pharmacien veut vendre des médicaments sur ordonnance (annexe I) à la clientèle de ces établissements, il doit posséder une ordonnance individuelle pour chaque patient ou individualiser les ordonnances collectives. Pour les médicaments classés à l’annexe II, le pharmacien a l’obligation de constituer un dossier pharmacologique pour tous les patients, d’inscrire les médicaments fournis à leur dossier, de faire une étude pharmacologique et de leur communiquer les renseignements appropriés. Enfin, pour les médicaments de l’annexe III, on demande au pharmacien d’informer les patients sur les contre-indications et précautions. « Même si ces produits ne nécessitent pas une ordonnance, le pharmacien ne peut les vendre en gros en raison de son obligation de surveillance.»Contrôle appropriéQuant aux établissements de santé (centres hospitaliers, CHSLD, CLSC, centres de réadaptation, centres de protection de l’enfance et de la jeunesse), un pharmacien de pratique privée a le droit de leur vendre des médicaments en gros pourvu qu’il exerce un contrôle approprié sur cette médication (« service de qualité et sécuritaire ») et qu’il respecte son code de déontologie. Cependant, il doit être muni d’un contrat de service ou être un employé de l’établissement de santé et être membre de son Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP). De plus, un établissement de santé peut acheter des médicaments à condition qu’un pharmacien ou un médecin y exerce sa profession (article 18 de la Loi sur la pharmacie).Pour les médicaments communs à un CLSC ou à un centre de réadaptation, le pharmacien établira au préalable des règles d’approvisionnement et s’assurera ensuite de leur vérification régulière. « Ces produits doivent être limités en variété et en nombre à ceux pouvant être requis d’urgence, à ceux d’usage très courant qui sont dénués de toxicité et à quelques stupéfiants si nécessaire », indique l’OPQ. Le pharmacien validera et inscrira les ordonnances au dossier des patients, même si les médicaments ont déjà été servis.Trousses d'urgenceEnfin, les trousses d’urgence confectionnées pour les mêmes établissements doivent être scellées et inclure la liste des médicaments approuvée annuellement par le CMDP. Des mesures doivent être établies pour assurer leur accessibilité en cas d’urgence. Le pharmacien qui vend les médicaments doit effectuer leur mise à jour après chaque utilisation et vérifier régulièrement la date de péremption de chacun d’entre euxPour commenter cet article : redaction@lactpharm.rogers.com

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