« Médecine de famille » : La protection du terme n'est pas un problème au Québec

La Dre Caroline LabergeProtéger légalement le terme « médecine de famille » n’est pas une nécessité au Québec, affirme la présidente du Collège québécois des médecins de famille (CQMF), la Dre Caroline Laberge, réagissant à un sondage du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) auprès de ses membres.Dans ce sondage, 92 % des 4 400 répondants étaient favorables à la protection de ce terme afin qu’ils ne soient pas utilisés à mauvais escient comme cela a été le cas l’an dernier lorsqu’un groupe de naturopathes du Nouveau-Brunswick avait utilisé des termes liés au domaine médical.« Au Québec, ce n’est pas un enjeu parce que nous sommes bien protégé par le Collège des médecins du Québec qui veille à la protection du terme "médecin". Au fond, la protection du terme est déjà faite au Québec grâce au CMQ », explique la Dre Laberge.Celle-ci souligne que le CMQ va enquêter s’il y a des allégations d’usage inapproprié du terme « médecin » ou « médecine de famille ». L’ordre professionnel va également faire enquête si des personnes font croire au public qu’elles pratiquent la médecine, posent des diagnostics ou offrent des traitements médicaux, observe la présidente du CQMF.« Dans certaines provinces, les ordres professionnels n’ont pas cette portée-là », indique-t-elle.Pourtant, même si la Dre Laberge estime que la protection légale du terme « médecine de famille » n’est pas un enjeu au Québec, 90 % des médecins de famille québécois répondant au sondage ont affirmé être favorables à la protection de ce terme. De plus, 80 % des répondants croient que le Collège des médecins de famille du Canada doit investir du temps et de l’énergie dans ce dossier.Enjeu mal comprisPour expliquer cette large proportion en faveur de la protection du terme parmi les 406 répondants, la Dre Laberge avance que plusieurs médecins n’ont pas bien saisi l’enjeu.« Dans les commentaires, plusieurs ont fait référence au fait que les médecins de famille soient devenus des spécialistes en 2010 et que cette reconnaissance n’est pas encore là dans la population et auprès de leurs confrères spécialistes ».De plus, d’autres médecins ont abordé la distinction entre les médecins de famille, les omnipraticiens, ceux à l’urgence et ceux en pratique ciblée, comme en musculosquelettique ou en santé des immigrants, par exemple. « Ils se demandaient si tous ces médecins étaient médecins de famille. En fait, j’ai l’impression qu’ils ont répondu à une autre question».Enfin, d’autres médecins ont souligné qu’effectivement le terme « médecine de famille » doit être protégé légalement, notamment, pour éviter que les naturopathes utilisent ce terme. Parmi ceux-ci, il y avait « des répondants anglophones qui peut-être lisent plus les nouvelles canadiennes », souligne la présidente du CQMF.

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