Main-d’œuvre: l’APES veut connaître les orientations du gouvernement

Alors que Québec travaille sur une planification de la main-d’œuvre en pharmacie d’établissement, ses orientations demeurent inconnues, déplore l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES).Dans un éditorial paru sur le site de l’APES, le président, François Paradis, et la directrice générale, Linda Vaillant, affirment qu’il est « difficile de planifier les effectifs requis en pharmacie alors que les besoins en soins et services pharmaceutiques ne sont pas clairement identifiés».Selon eux, l’absence de ratios permettant de déterminer la main-d’œuvre nécessaire pour assurer un usage optimal et sécuritaire de la pharmacothérapie complique l’exercice.«On met la charrue avant les bœufs: on entreprend un exercice de planification de la main-d’œuvre avant même d’avoir donné les orientations ministérielles», a martelé Linda Vaillant, en entrevue à Profession Santé.Selon elle, si les orientations ont été établies par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), il devrait les faire connaître.Le MSSS et l’APES se sont rencontrés l’automne dernier pour discuter de la planification de la main-d’œuvre. L’Association a fait part de ses attentes, soit l’ajout de 250 postes de pharmaciens dans les établissements du Québec. Est-ce que le gouvernement accédera à cette demande? Linda Vaillant l'ignore.«Je ne suis ni inquiète ni enthousiasme, je suis seulement prudente, puisque je ne connais pas leurs orientations», mentionne-t-elle.Une chose est certaine, selon l’APES: les résultats de l’exercice du ministère seront déterminants pour les années à venir.Selon l’Association, la planification de la main-d’œuvre devra reposer sur les besoins des patients et «non pas se traduire par un processus de nivellement vers le bas par lequel on ne ferait que répartir la pauvreté à travers le réseau».Recruter les pharmaciensD’autre part, le ministre devrait s’engager à mettre en place des mesures incitatives pour recruter des pharmaciens «plutôt que de se tourner vers des solutions coercitives qui n’auraient comme résultat que de faire fuir une éventuelle relève», écrivent François Paradis et Linda Vaillant.«Le gouvernement ne doit pas obliger les pharmaciens à aller en région, sinon ils vont plutôt aller travailler dans les pharmacies communautaires», affirme Linda Vaillant, qui rappelle que 80 % des pharmaciens québécois travaillent dans ces pharmacies.

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