Les pharmaciens et les infirmières peuvent maintenant être coroners

Ce n’était qu’une question de temps avant que cette nouvelle soit annoncée puisque ces deux professionnels faisaient partie du projet de règlement sur les personnes aptes à être nommées coroners. Ce projet de règlement a été publié en avril dernier dans la Gazette officielle du Québec. Sur le réseau professionnel LinkedIn, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) s’est réjoui de cette décision du gouvernement du Québec. «L’expertise du pharmacien sera largement mise à contribution dans la mission du Bureau du coroner et s’ajoute à celle d’une pluralité de professionnels. Elle apportera une grande valeur dans des dossiers liés à des décès par intoxication, par exemple, dont certains concernent les médicaments.» L’OPQ ajoute que le pharmacien pourra apporter une vision complémentaire afin de formuler des recommandations plus ciblées. L'ordre professionnel plaide pour que ses membres puissent devenir coroner depuis au moins cinq ans. En plus des pharmaciens et des infirmières, les ingénieurs peuvent aussi désormais occuper ce rôle. Ces professions s’ajoutent à celles de médecins, avocats et notaires qui peuvent déjà être coroners. Répondre à cinq questions Environ 7 à 8% des quelque 60 000 décès qui surviennent chaque année au Québec sont signalés au coroner. C’est le cas notamment lorsqu’un décès est survenu dans des circonstances violentes, lorsque la cause du décès est inconnue et lorsque l’identité d’une personne décédée est inconnue. Le coroner a alors le mandat de répondre à cinq questions: qui, quand, où, comment et pourquoi. Pour y répondre, le coroner réalise des investigations et des enquêtes publiques. Règle générale, les démarches d’un coroner incluent la cueillette initiale de renseignements, la visite de la scène, l’examen du corps ainsi que la cueillette de compléments d’information auprès des partenaires d’investigation policiers, médicaux, médicolégaux et scientifiques. Il rédige ensuite un rapport public présentant ses conclusions et, s’il y a lieu, il fait également des recommandations pour éviter des décès semblables. Des qualités essentielles Le pharmacien ou l’infirmière qui voudrait être coroner à temps partiel devra posséder un minimum de quatre ans d’expérience dans l’exercice de sa profession. S’il veut être coroner à temps plein, il doit avoir huit ans d’expérience. Notons que chaque année d’expérience manquante peut être compensée par une année de spécialisation pertinente ou par une tranche de 30 crédits d’études excédentaires. Au-delà de ses années d'expérience, le futur coroner doit posséder des qualités essentielles, indique le Bureau du coroner du Québec sur son site internet. Il doit notamment avoir «énormément d’empathie, une très grande disponibilité, de la curiosité intellectuelle, des aptitudes communicationnelles, un investissement personnel profond et une motivation intrinsèque à l'égard de la mission de protection de la vie humaine». Selon le Bureau du coroner, il s'agit là de conditions essentielles pour devenir un coroner compétent et heureux. Notons que cette organisation lance des appels de candidatures lorsque des coroners sont requis pour combler les besoins d'une ou de plusieurs régions du Québec. Il n'y a actuellement aucun appel de candidatures en cours.

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