Les médecins, premiers gagnants des élections - Les principaux engagements du PLQ en matière de santé pour 2014-2018

Les jeux sont faits, le Parti libéral du Québec (PLQ) et son nouveau chef, le Dr Philippe Couillard, ont été portés au pouvoir le 7 avril dernier pour une période de quatre ans et demi.Quel que soit le ministre de la Santé choisi, le successeur du Dr Réjean Hébert aura beaucoup de temps devant lui pour réaliser les engagements de son parti. Y parviendra-t-il, compte tenu de l’état des finances publiques et de la difficulté à réduire la taille d’un gros navire comme celui de la Santé tout en le rendant plus performant ? La réponse sera connue le 1er octobre 2018, jour prévu pour les prochaines élections qui se tiendront pour la première fois à date fixe.Cette année, le PLQ a joué de prudence en matière de santé. Il ne s’est plus aventuré à promettre des éléments sur lesquels il avait échoué lorsqu’il formait lui-même le gouvernement. Il s’est bien gardé cette année de reprendre ses promesses de 2012 d’augmenter le nombre de GMF à 300 et de réduire les temps d’attente dans les hôpitaux. Il ne s’est pas engagé non plus à faire en sorte que chaque Québécois ait un médecin de famille, comme le proposait le Parti québécois (PQ). Même la nouvelle recrue du PLQ, le Dr Gaétan Barrette, ne s’est pas risquée sur ce terrain glissant. Est-ce à dire qu’au PLQ, on croit qu’il faudra plus que quatre ans et demi pour que tous les Québécois aient un médecin de famille ? Poser la question, c’est apporter un élément de la réponse.En 2014, les engagements du PLQ en matière de santé auront été plus conservateurs. La population pourrait attendre longtemps avant d’en voir les effets directs sur les services et les soins, même si au final, la facture va dépasser les milliards de dollars. Les premiers grands gagnants de l’élection de Philippe Couillard ne seront pas les patients, mais les médecins. Le chef du PLQ a promis de ne pas chercher à étaler l’augmentation de rémunération de 540 millions $ prévue dans leur entente pour l’année 2014-2015, ni les autres hausses de quelques centaines de millions de dollars qu’ils doivent recevoir d’ici la fin de cette même entente parce qu’il les trouve justifiées dans la mesure où elles comblent le retard avec leurs collègues du reste du Canada. À court terme, ce sont donc les médecins qui bénéficieront le plus de l’élection du PLQ.Les autres engagements majeurs du PLQ en matière de santé se résument comme suit : Adoption rapide du projet de loi 52 sur l’aide médicale à mourir, que soutiennent les Drs Philippe Couillard, Yves Bolduc et Gaétan Barrette. Augmentation du budget de la santé de plus de 4 % par année, ce qui devrait être toutefois insuffisant pour couvrir le hausse des coûts du réseau.Disparition progressive de la taxe santé au fur et à mesure que les finances de l’État vont s’améliorer.Modernisation des hôpitauxSacré-Cœur, Maisonneuve-Rosemont et Verdun à Montréal. En plus, Sacré-Cœur souhaite procéder à la construction d’un centre intégré de traumatologie, d’une unité mère-enfant et d’une unité d'endoscopie. Le projet de rénovation de l’Hôpital de Verdun s’élève à 143 millions $. La première phase consiste à rénover les unités de soins et le centre ambulatoire.Création de 50 super cliniques ouvertes 7 jours sur 7 avec une attente de moins de deux heures. Ces méga-cliniques regrouperont une équipe multidisciplinaire formée d’omnipraticiens, de médecins spécialistes, d’infirmières et d’autres professionnels de la santé. Elles auront des heures d’ouverture plus étendues afin de donner des services les soirs et les fins de semaine et offriront des services avec et sans rendez-vous. Des services de radiologie et des tests en laboratoire seront également offerts sur les lieux. Le programme du PLQ ne précise pas toutefois d’où proviendront les ressources pour meubler ces super cliniques destinées à soulager les urgences.Formation et ajout sur une période de 10 ans de 2000 infirmières praticiennes spécialisées (IPS) qui pourront se joindre aux équipes des cliniques médicales et travailler dans les établissements de santé.Gratuité des services de résonance magnétique, de scanner et d’échographie. Ces trois examens seront couverts par le régime public même lorsqu’ils seront effectués dans les cliniques privées, et ce, dès 2014-2015. Le coût de cette mesure est estimé par le Dr Gaétan Barrette à 50 millions $ sur trois ans.Bonification de plus de 310 millions $ sur cinq ans des soins destinés aux aînés et des soins à domicile.Ajout d’ici cinq ans de 125 nouveaux postes de sages-femmes et ouverture de sept nouvelles maisons de naissance dans diverses régions du Québec.Augmentation du nombre de centres de pédiatrie sociale en communauté dans les milieux défavorisés. Le nouveau gouvernement y consacra 20 millions $ par année, de façon récurrente, à compter de 2016-2017.Révision en profondeur du mode de financement des établissements de santé, une décision qui avait déjà été annoncée par le PQ lors de son dernier budget et qui sera maintenue par le PLQ. Le nouveau mode de financement où l’argent suit le patient sera étendu dans tous les établissements et toutes les régions et sera largement implanté en 2017.Diminution de la lourdeur bureaucratique du réseau de la santé et des services sociaux avec l’exigence que chaque établissement, chaque agence ainsi que le ministère de la Santé déposent un plan de réduction de la bureaucratie de 10 % sur trois ans. Il pourrait s’agir, par exemple, de la diminution de la paperasse, d’une révision du nombre de cadres ou de l’utilisation de nouvelles technologies qui favoriseraient une plus grande efficience des activités administratives.Optimisation des services de santé. Le PLQ estime qu’il est possible de réaliser des économies dans le secteur des médicaments, notamment par la signature d’ententes particulières avec les fabricants, par la mise en place de meilleures pratiques pour un usage optimal du médicament, et par la réduction du prix payé pour les médicaments génériques.Voici la hauteur des économies projetées pour chacune des dernières mesures :Réduction de 10 % de la bureaucratie : 150 millions $.Mesures d’optimisation, efficience clinique : 25 millions $.Négociation des prix des médicaments (ententes particulières) : 50 millions $.Mise en place de meilleures pratiques d’usage du médicament : 50 millions $.Réduction du prix payé pour les médicaments génériques : 25 millions $.Total des économies projetées : 300 millions $.Réduire les coûts tout en augmentant les services, le nouveau ministre de la Santé risque parfois de trouver le temps long d’ici octobre 2018.

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