Les médecins doivent soutenir la légalisation des drogues, selon des auteurs du BMJ

La criminalisation des drogues cause des dommages évitables et les médecins doivent jouer un rôle pour mener à leur légalisation. C'est l'avis de plusieurs membres de la Commission mondiale sur la politique en matière de drogue qui a été publié sur le site du BMJ, le 24 septembre dernier.Parmi les auteurs du texte d'opinion figurent le Dr Michel Kazatchkine, médecin et ancien directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, le Dr Pavel Bém, ancien maire de Prague et «tsar» de la drogue de la République tchèque, Helen Clark, ancienne ministre de la Santé et première ministre de la Nouvelle-Zélande, et ancienne administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement.Leur principal argument est que la légalisation est nécessaire, non pas parce que les drogues sont sûres, mais au contraire, parce qu’elles sont risquées; et, plus important encore, que les risques augmentent lorsque les drogues sont produites, vendues et consommées dans un environnement criminel non réglementé.«Prenez en compte l'épidémie de décès liés aux surdoses d'héroïne de rue coupée au fentanyl aux États-Unis et au Canada au cours des trois dernières années», écrivent-ils. «Ces risques découlent directement de la prohibition, qui, plutôt que de réduire le marché de la drogue, a généré un énorme commerce illégal mondial.»Les auteurs soulignent que les deux tiers des 16 millions de personnes qui consomment des drogues injectables sont infectés par l’hépatite C, et le septième d'entre elles, par le VIH.«La réforme politique doit commencer par redéfinir les drogues comme étant avant tout un problème d'ordre social et sanitaire, plutôt qu'un problème d'ordre criminel.»La Commission souligne que l'Organisation mondiale de la santé et plusieurs autres organismes médicaux soutenaient déjà la dépénalisation de la possession de drogue pour usage personnel. Les auteurs ajoutent qu'une grande partie du financement destiné à l'incarcération des gens pour des infractions mineures pourrait servir aux traitements et aux interventions sociales.Ils soutiennent également que la légalisation serait un moyen pour les gouvernements de reprendre le contrôle des marchés criminels, où les drogues sont systématiquement coupées avec des substances plus addictives ou dangereuses.«On ne doit pas voir la commercialisation réglementée de drogues comme une libéralisation incontrôlée, mais plutôt comme un moyen de permettre aux autorités responsables de contrôler quelles drogues proposer, où et comment», croient-ils.«De toute évidence, plus une drogue est potentiellement dangereuse, plus la réglementation doit être stricte.»Ils reconnaissent également que cette avancée serait «graduelle, prudente, et évaluée de manière continue et indépendante», mais qu'elle doit avoir lieu.

Les médecins doivent soutenir la légalisation des drogues, selon des auteurs du BMJ

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