Les IPS aussi peuvent répondre aux demandes de consultation médicale en spécialité

Le Collège des médecins du Québec (CMQ) et l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) viennent de publier un avis conjoint qui vise à lever les ambiguïtés entourant la possibilité pour une infirmière praticienne spécialisée (IPS) de répondre à une demande de consultation médicale en spécialité. Une clarification qui fait suite à de «nombreuses demandes provenant de différents milieux cliniques» reçues dernièrement par le Collège.Depuis les modifications législatives et réglementaires de janvier 2021, les IPS peuvent notamment diagnostiquer des maladies et déterminer des traitements médicaux, en fonction de leur domaine de spécialisation. Pour ce faire, elles «peuvent prescrire des examens diagnostiques, utiliser des techniques diagnostiques invasives ou présentant des risques de préjudice, prescrire des médicaments et d’autres substances, prescrire des traitements médicaux et utiliser des techniques ou appliquer des traitements médicaux, invasifs ou présentant des risques de préjudice», détaille l’OIIQ sur son site web. Et depuis décembre 2023, les IPS sont également autorisées à prodiguer des soins de fin de vie. Elles peuvent ainsi être amenées à évaluer les personnes avant de leur administrer la sédation palliative continue ou l’aide médicale à mourir.Compte-tenu de ces «modifications (qui) visent entre autres à favoriser l’accès de la population aux soins de santé en reconnaissant l’expertise professionnelle des IPS» et du point de vue des lois professionnelles en vigueur, «l’IPS est légalement habilitée à répondre à une demande de consultation qui serait acheminée en spécialité», affirme l’avis conjoint des deux ordres qui précise les cinq conditions dans lesquelles une IPS peut intervenir. Ces conditions sont les suivantes: L’intervention s’inscrit en conformité avec sa classe de spécialité;L’IPS détient les connaissances et les compétences requises et assure la mise à jour de celles-ci; L’IPS exerce selon les normes de pratique et les principes scientifiquement reconnus;L’IPS a interpellé les médecins spécialistes concernés, lorsque cela est requis;Des mécanismes de collaboration sont mis en place visant la continuité des soins et des services requis par l’état de santé du patient tout au long de sa trajectoire de soins. Sur sa page LinkedIn, le CMQ rappelle que «l’IPS n’agit pas à la place du médecin spécialiste, mais apporte une expertise complémentaire, dans un cadre de pratique collaborative. Cette approche interprofessionnelle permet une réponse plus fluide, coordonnée et efficiente aux besoins complexes des patients».Cette reconnaissance du rôle des IPS dans les consultations spécialisées marque un jalon significatif pour le système de santé québécois. Elle permet non seulement d’alléger certaines pressions sur les médecins spécialistes, mais surtout d’optimiser l’expérience et le suivi de la patientèle. - Collège des médecins du QuébecAinsi, «une consultation demandée en spécialité pourrait, selon les organisations, après avoir été analysée par un secteur de spécialité, être répondue par l’IPS de ce secteur en lieu et place du médecin, si la situation répond aux conditions mentionnées précédemment», souligne l’avis conjoint, qui encourage les milieux de soins à énoncer clairement les conditions et modalités relatives à la collaboration entre les IPS et les médecins spécialistes. Pour rappel, les IPS exercent auprès d’une clientèle visée par l’une des cinq classes de spécialité: soins de première ligne (IPSPL), soins aux adultes (IPSSA), santé mentale (IPSSM), soins pédiatriques (IPSSP) et néonatalogie (IPSNN). Une IPSSA peut ainsi jouer un rôle en soins intensifs, en médecine interne et en cardiologie.L’avis conjoint du CMQ et de l’OIIQ peut être consulté en cliquant ici.

Les IPS aussi peuvent répondre aux demandes de consultation médicale en spécialité

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