Les IPP augmentent-ils le risque de migraine?

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) — comme l’oméprazole, l’ésoméprazole, le lansoprazole, ou le pantoprazole) — sont des médicaments couramment utilisés pour le traitement et la prévention des maladies gastro-intestinales supérieures liées à l’acidité gastrique. Bien qu’ils soient généralement bien tolérés, leur utilisation à long terme a été associée à des effets indésirables potentiels, notamment un risque de fractures, d’infections gastro-intestinales, de maladies rénales aiguës et/ou chroniques et de carences en magnésium. Des céphalées, y compris des migraines, ont également été signalées en association avec les IPP. Afin de comparer le risque de migraine associé aux traitements antiacides, y compris les IPP et les agonistes des récepteurs H2 de l’histamine (ARH2) — tels la cimétidine, le famotidine ou la nizatidine —, les chercheurs ont effectué une analyse transversale à partir des données de l’enquête nationale américaine sur la santé et la nutrition (NHANES, pour National Health and Nutrition Examination Survey).Au total, 11 818 adultes âgés de 20 ans ou plus ayant consommé des médicaments sur ordonnance, des médicaments en vente libre et des compléments alimentaires au cours du mois précédent ont été inclus dans l’analyse. Les participants qui prenaient des médicaments suppresseurs d’acidité présentaient un risque accru de migraine ou de céphalée sévère par rapport à ceux qui n’en prenaient pas.Après ajustement des facteurs susceptibles d’affecter le risque de migraine, notamment l’âge, le sexe et la consommation de caféine et d’alcool, l’utilisation d’IPP a été associée à une augmentation de 70% du risque de migraine ou de céphalée sévère, par rapport à ceux qui n’utilisaient pas de traitement antiacide. Les ARH2 et les antiacides étaient associés à des risques accrus de 40% et 30%, respectivement. La différence de risque entre les trois types de traitement antiacide n’était pas statistiquement significative.Implications pour les professionnels de la santéLes IPP sont des traitements de première intention pour la prise en charge de divers troubles gastro-intestinaux supérieurs liés à l’acide gastrique, notamment le reflux gastro-œsophagien et l’ulcère gastroduodénal. Étant donné que les patients souffrant de troubles gastro-intestinaux sont plus susceptibles de souffrir de migraine, on ne sait pas si l’association constatée dans cette étude entre la migraine et le traitement antiacide est due à des comorbidités ou à un effet indésirable direct du médicament.Références:Slavin M, Frankenfeld CL, Guirguis AB, et coll. Use of acid-suppression therapy and odds of migraine and severe headache in the National Health and Nutrition Examination Survey. Neurology Clinical Practice (24 avril 2024).Thurber KM, Otto AO, Stricker SL. Proton pump inhibitors : understanding the associated risks and benefits of long-term use. American Journal Health-System Pharmacy (15 avril 2023).

Les IPP augmentent-ils le risque de migraine?

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