Les Drs Howard Bergman et Marcel Arcand - Non à l’euthanasie chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer

L’image classique d’un cas potentiel d’euthanasie est celle d’un patient en phase terminale de cancer qui souhaite que l’on abrège ses jours afin de mettre un terme à ses souffrances et de mourir dans la dignité. Mais qu’advient-il de toutes les autres personnes atteintes d’un mal incurable, comme la maladie d’Alzheimer, et qui, au stade ultime de leur dégénérescence, se retrouvent elles aussi en phase terminale ? Liée au vieillissement, la maladie d’Alzheimer est appelée à connaître une forte progression au Québec. On estime qu’un baby-boomer sur cinq en sera atteint un jour.Experts de la maladie d’Alzheimer, le Dr Howard Bergman, un gériatre qui a présidé l’an dernier un important groupe de travail sur cette maladie, et le Dr Marcel Arcand, un médecin de l’Estrie exerçant en CHSLD, s’opposent tous deux à ce que l’euthanasie soit un jour utilisée à l’égard des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Pas question pour eux d’abréger volontairement la vie de ces patients. Dans leur état, ces personnes ne sont pas en mesure d’exprimer leur volonté, ont rappelé les deux médecins devant les élus. En outre, le consensus pour une mort provoquée serait beaucoup plus difficile à obtenir auprès des familles que chez les victimes de cancer.S’ils refusent d’écourter la vie, les Drs Bergman et Arcand désapprouvent aussi l’inverse, à savoir l’acharnement thérapeutique qui a pour effet de prolonger inutilement la vie en soignant certaines maladies, une pneumonie par exemple, alors que l’issue est irrémédiable. En présence de tels cas, ils iront jusqu’à recommander l’arrêt des traitements aux familles pour les remplacer par des soins de confort en attendant l’issue finale. La sédation palliative est fréquemment utilisée, mais dans cette perspective de confort. La ligne est mince, certes, mais tout est question d’intention, a souligné le Dr Arcand.À un certain stade, les soins relationnels deviennent plus importants que tout. Les deux médecins ont d’ailleurs plaidé en faveur d’une formation accrue de leurs collègues et du personnel afin d’offrir de meilleurs soins de fin de vie aux victimes de la maladie d’Alzheimer.

Les Drs Howard Bergman et Marcel Arcand - Non à l’euthanasie chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer

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