Les bénéfices à l’oxygénothérapie en continu seraient limités

En présence d’hypoxémie sévère, il est reconnu que l’oxygénothérapie de longue durée peut améliorer la survie si elle est utilisée au moins 15 heures par jour afin d’atteindre une saturation supérieure à 90%. Dans certains cas, une oxygénation en continu (24h/24) est recommandée car jugée encore plus bénéfique pour ces patients. Mais administrer de l’oxygène aux patients jour et nuit apporte-t-il de réels bénéfices pour la survie?Alors que des études observationnelles remettent en question cette recommandation depuis quelques années, une récente étude randomisée parue dans le New England Journal of Medecine est venue clore le débat: l’oxygénation en continu ne réduit pas le risque d’hospitalisations ou de décès par rapport à une oxygénothérapie limitée à 15h par jour. À lire aussi: Asthme sévère: les Canadiens surutiliseraient les corticostéroïdes orauxUn total de 241 patients a été recruté alors qu’ils entamaient un traitement d’oxygénothérapie dû à une hypoxémie sévère au repos. La moitié d’entre eux ont été assignés à une oxygénothérapie pendant 15 heures chaque jour alors que les autres étaient assignés à de l’oxygène en continu. La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) demeurait la cause la plus fréquente d’hypoxémie (71% des participants), suivie par la fibrose pulmonaire (14% des participants).Après un an, le risque d’hospitalisation ou de décès s’est révélé très similaire entre les deux groupes. Pour 100 patients, les chercheurs ont rapporté 124,7 événements par année lorsque l’oxygène était administré pendant 24 heures, et 124,5 événements pour ceux qui le recevaient pendant 15 heures. Consultez: «Face à un essoufflement inexpliqué, n’oubliez pas l’hypertension pulmonaire»Limiter les contraintes de l’oxygénothérapieLes patients oxygéno-dépendants représentent un groupe vulnérable qui fait face à de nombreux effets indésirables, une mobilité restreinte et un isolement social accru. «Être dépendant d’un équipement d’oxygène provoque souvent des sentiments de honte, de stigmatisation et d’autonomie restreinte», rappellent les auteurs de l’étude. «C’est un fardeau particulièrement lourd pour les patients recevant une oxygénothérapie de longue durée 24 heures sur 24.»Les chercheurs n’excluent pas que les bénéfices de l’oxygénothérapie en continu puissent être davantage visibles au-delà d’un an de traitement. Toutefois, dans les 12 premiers mois, augmenter la durée d’oxygénothérapie quotidienne à plus de 15h n’apporterait pas de bénéfices, du moins en ce qui concerne la réduction des risques d’hospitalisations ou de décès. «Un intervalle de 9 heures par jour sans traitement peut réduire considérablement les limites et les contraintes de l’oxygénothérapie à long terme pour de nombreux patients», rappellent les auteurs de l'étude.

Les bénéfices à l’oxygénothérapie en continu seraient limités

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