Le réseau de la santé carboneutre en 2040?

Et si le réseau québécois de la santé s’inspirait de son homologue britannique? C’est la recommandation mise de l’avant dans une pétition publiée début octobre sur le site Internet de l’Assemblée nationale. Lancée par le collectif La planète s’invite en santé (LPSS), elle demande à Québec de prendre les dispositions qui s’impose pour que le réseau de la santé et des services sociaux atteigne la carboneutralité d’ici 2040, autrement dit qu’il réduise ses émissions de gaz à effet de serre (GES) au maximum et qu’il compense celles qui n’ont pu être diminuées. Cet objectif ambitieux, le National Health Service (NHS) du Royaume-Uni se l’est fixé l’automne dernier, au beau milieu de la deuxième vague de la pandémie. «Il y a urgence d’agir, et ce, malgré la COVID-19», déclare la présidente du comité exécutif de LPSS, Olena Zotova, qui estime que la crise traversée actuellement par le réseau québécois de la santé ne doit pas être un frein. «L’enjeu climatique ne peut plus être relégué au second plan. C’est maintenant qu’il faut trouver des solutions. Après, il sera trop tard», affirme la diplômée en médecine de l’Université McGill. Selon elle, il convient de dresser un parallèle entre la lutte contre la COVID-19 et celle contre les changements climatiques. «On a été capables d’opérer de grands changements, à marche forcée, au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie. Et ça s’est fait grâce au leadership du ministère de la Santé», souligne la jeune femme qui souhaite que le Ministère en fasse autant pour réduire l’empreinte carbone du réseau de la santé, qui compte pour 6 à 10 % du total des émissions de GES du Québec. À lire aussi: Enjeux environnementaux et impacts sur la santé: par où commencer? Des initiatives ont été certes lancées par des Centres intégrés de santé et service sociaux et des centres hospitaliers. Le CISSS des Laurentides a par exemple adopté l’an dernier une toute nouvelle technologie pour traiter ses déchets biomédicaux par micro-ondes. Celui de la Montérégie est un chef de file en matière de recyclage des plastiques hospitaliers. L’enjeu, signale Olena Zotova, c’est le manque de lignes directrices et l’absence de coordination entre ces initiatives. «Le Ministère a bien un plan d’action en développement durable, mais il repose sur la bonne volonté des CISSS qui n’ont pas d’objectifs communs ni de budgets dédiés pour ces actions-là», déplore-t-elle en encourageant les professionnels de la santé à signer la pétition et à s’investir dans les comités verts de leurs établissements de santé pour porter le message auprès des gestionnaires. À lire aussi: Changements climatiques: favoriser la résilience du système de santé

Le réseau de la santé carboneutre en 2040?

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