«Le problème, c'est la rétention, pas la pénurie ou l'attraction!»

«Je n'en peux plus d'entendre dire que notre profession n'attire plus les jeunes. Nous n'avons pas un problème d'attraction ou de pénurie, mais de rétention des infirmières», affirme la présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, Gyslaine Desrosiers. Elle a dressé un bilan de sa profession lors du 27e colloque Jean-Yves Rivard, récemment tenu à Montréal.Stabilité L'effectif dans le réseau public se caractérise par une remarquable stabilité: 54 955 infirmières l'an dernier, contre 54 784 cinq ans plus tôt. «Mais on constate que la croissance s'effectue désormais hors du réseau public.» Le nombre total d'infirmières s'élève à 70 687 (2008-2009), contre 66 955 cinq ans plus tôt.L'attrait pour la profession ne se dément pas, surtout en région, où l'on y voit la garantie d'un métier assuré. «D'ailleurs, dans certaines régions, c'est quasiment le programme des soins infirmiers qui fait vivre le cégep.» Les jeunes ne boudent pas la profession, insiste la présidente. «À preuve, nous avons en moyenne 2742 nouvelles entrées dans la profession par an, tout comme au début des années 1970. On ne peut pas en former plus, on se casse la tête pour leur trouver des lieux de stages.»Groupes d'âgeAlors, comment mieux retenir les infirmières? En privilégiant une gestion par groupes d'âge. «Fini en effet le mur à mur. Nous devons tenir compte des priorités changeantes aux grandes étapes de la vie d'une infirmière.»Les jeunesBien des infirmières quittent le réseau public pour le privé. Elles s'y négocient des conditions de travail plus adaptées à leurs besoins, notamment familiaux. Mme Desrosiers cite par ailleurs une étonnante statistique: 57% des nouvelles infirmières (moins de 5 ans d'expérience) détentrices d'un baccalauréat déclarent un statut à temps partiel...Les plus âgéesRetarder le départ d'une seule infirmière de plus de 50 ans contribue à stabiliser le réseau, poursuit-elle. Au Québec, 36,3% des infirmières sont cinquantenaires et au-delà (au 31 mars 2009). Et l'on peut agir dès à présent pour les garder au travail. Le MSSS par exemple soutient une vingtaine d'expériences de préceptorat. En Ontario, on a délesté les infirmières d'expérience de 20% de leurs tâches pour qu'elles accueillent et encadrent la relève. L'Australie a retourné plus de 5000 infirmières au travail, simplement en allégeant leurs tâches.Le colloque Jean-Yves Rivard est organisé par le Département d'administration de la santé de l'Université de Montréal. Il avait pour thème cette année, Climat de travail: gage de qualité et de performance.

«Le problème, c'est la rétention, pas la pénurie ou l'attraction!»

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