Le prix Nobel de la médecine aux découvreurs du virus de l'hépatite C

Le virologue Michael Houghton de l'Université de l'Alberta, à Edmonton, a reçu lundi le Prix Nobel de médecine, honneur partagé avec ses collègues américains Harvey J. Alter et Charles M. Rice, pour leur découverte du virus de l'hépatite C, en 1988.Le Comité Nobel a noté que le travail des trois chercheurs avait identifié une source majeure d' hépatite à diffusion hématogène qui ne pouvait pas être expliquée par les virus des hépatites A et B précédemment découverts. Leur travail, qui remonte aux années 1970 et 1980, a contribué à sauver des millions de vies, fait valoir le comité.«Grâce à leur découverte, des tests sanguins très sensibles au virus sont désormais disponibles et ceux-ci ont essentiellement éliminé l'hépatite post-transfusionnelle dans de nombreuses régions du monde, améliorant considérablement la santé mondiale», a justifié le comité dans le communiqué annonçant le prix.Britannique d'origine, Michael Houghton est directeur du Li Ka Shing Applied Virology Institute de l'Université de l'Alberta. En 2013, il avait défrayé la manchette pour avoir refusé le Prix Gairdner pour la même découverte, et les 100 000$ associés, puisque l'organisation qui chapeaute cette récompense ne pouvait être partagée avec ses collègues, aujourd'hui auréolés du Nobel pour la même découverte.«Leur découverte a également permis le développement rapide de médicaments antiviraux dirigés contre l'hépatite C», ajoute le comité. «Pour la première fois de l'histoire, la maladie peut maintenant être guérie, ce qui suscite l'espoir d'éradiquer le virus de l'hépatite C de la population mondiale.»En 2016, l'Organisation mondiale de la santé a publié une stratégie pour éradiquer la maladie d'ici 2030. L'OMS estime qu'il y a plus de 70 millions de cas d'hépatite C dans le monde et 400 000 décès chaque année. La maladie est chronique et une cause majeure de cancer du foie et de cirrhose nécessitant des greffes de foie.Parmi les défis dans le traitement de l'hépatite C, l'OMS note la difficulté d'acheminer les médicaments aux patients, étant donné que la maladie frappe principalement les populations stigmatisées comme les consommateurs de drogue et les populations défavorisées.Harvey J. Alter est né en 1935 à New York, et a effectué ses études aux National Institutes of Health des États-Unis à Bethesda, où il y oeuvre toujours. Charles M. Rice est né en 1952 à Sacramento, en Californie, a travaillé sur l'hépatite à l'Université Washington à Saint-Louis et travaille maintenant à l'Université Rockefeller de New York.Quant à Michael Houghton, il est né en Grande-Bretagne en 1950 et a reçu sa formation au King's College, de Londres. Avant de joindre l'Université de l'Alberta, il avait travaillé pour Chiron Corporation, une société pharmaceutique achetée par Novartis en 2006.En 2013, l'équipe de Houghton de l'Université de l'Alberta a montré qu'un vaccin dérivé d'une seule souche d'hépatite C était efficace contre toutes les souches du virus. Le vaccin fait actuellement l'objet d'essais cliniques.

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