«Le gouvernement a imposé une entente sous peine de loi spéciale», selon l’AJMQ

Dans un communiqué du 18 août, l'Association des jeunes médecins du Québec (AJMQ) proteste contre ce qu’elle estime être «une fuite en avant d'un gouvernement qui remet aux calendes grecques les investissements en médecine de première ligne».Pour mémoire, les membres de la Fédération des médecins de famille du Québec se sont prononcés en faveur du projet d’entente avec le gouvernement à près de 80 % lors d’un vote au cours duquel 38,07 % d’entre eux se sont exprimés.Comme promis, la FMOQ ne s’est positionnée ni pour ni contre le projet d’entente avant de le soumettre à un vote universel. Une première dont le président de l'AJMQ, le Dr François-Pierre Gladu, est fier. «Le Dr Godin a eu le courage de briser la glace au Québec en permettant le suffrage universel. Dans les autres provinces tout le monde l’a, mais ce n’était pas le cas au Québec où les spécialistes ne l’ont pas non plus», précise-t-il.Contraints de dire oui!Le problème, pour le président de l’AJMQ, c’est que «les dés étaient pipés»! Selon lui, en cas de refus, «le gouvernement allait de l’avant avec une loi spéciale car il était clair que la négociation était terminée pour eux. Et cette information a été relayée par les instances de la FMOQ».«Lors de la tournée du président de la FMOQ, le Dr Louis Godin, il a été clairement dit qu’une réponse négative à cette proposition d’entente voudrait dire braver la loi spéciale. Et cet argument a été repris par les associations régionales qui ont, presque toutes, pris position en faveur de l’entente en insistant auprès de leurs membres pour voter pour», affirme le Dr Gladu.Le médecin de famille ne tient pas la FMOQ responsable pour autant. Le vote ne pouvait être différent puisqu’il est déroulé sous la contrainte. Il juge qu’une fois le choix stratégique de ne pas faire face à une loi spéciale avait été pris, il n’y avait pas d’autre option que d’aller chercher le vote des membres.«C’est une décision pragmatique qui a été prise par la FMOQ et l’ensemble de ses membres dans toute leur sagesse. Nous n’étions pas d’accord, nous respectons la décision, mais nous pensons que ce n’est pas une bonne chose pour l’avenir du réseau public.»Reste tout de même un taux de participation de 38 % qu’il estime lui-même très raisonnable. Ce vote s’avère donc «un décalage entre les jeunes qui voient un avenir sombre et cette entente avec beaucoup de pessimisme et les plus vieux qui sont en fin de carrière et ont donc des préoccupations très différentes».Sur les 900 membres de l'AJMQ, un sondage interne a montré que 100 % des médecins de famille (NDLR: l’AJMQ compte environ 50 % de médecins de famille et de médecins ayant une autre spécialité) ont voté contre. Rappelons tout de même que l’association avait appelé à voter contre l’entente.Au total, 2388 médecins de la FMOQ ont voté pour et 649 contre.

«Le gouvernement a imposé une entente sous peine de loi spéciale», selon l’AJMQ

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