Le Collège regarde-t-il STAT?

Même si je m’étais promis de ne plus m’y faire prendre, je me suis mis à re-regarder STAT.Encore… Pourquoi donc ai-je fait cela?Tout en visualisant les différents épisodes, la pensée suivante m’est venue: le Collège regarde-t-il STAT? Sinon, je pense qu’il aurait intérêt à y jeter un coup d’œil. Il y a là matière à réflexion:Le DSP qui agresse l'infirmière cute, et qui, en vrai bully, nie tout (évidemment) et menace tout le monde;Le préposé aux bénéficiaires qui a une dépendance au jeu;La chirurgienne qui couche avec le DSP (pas le premier, l’autre) avec lequel elle a eu un enfant qu'il tarde à reconnaître, et puis qui s’acoquine avec l'infirmier en chef délégué syndical, qui lui-même couchait avec la travailleuse sociale;L'urgentologue qui fait un power trip sur «son» urgence quitte à tasser tous ses collègues;Le psychiatre qui ne peut résister aux avances de l'urgentologue et qui couche avec elle dans un vestiaire, dans la salle de rangement, n’importe où, ça presse, en plein hôpital en plein quart de travail;L’intensiviste qui contourne les règles de la greffe hépatique et s’arrange pour que son patient alcoolique ne répondant pas aux critères en bénéficie au détriment de la receveuse attitrée;La directrice générale qui consomme de la kétamine qu'elle obtient sous forme d'échantillons médicaux du représentant pharmaceutique, et qui propose un trip au DSP, lequel ne peut évidemment résister ni à la belle, ni à la drogue. Un genre de trip à trois: elle, lui et le Spécial K. Imaginez… La DG et le DSP, les deux figures d’autorité les plus importantes d’un hôpital qui s’envoient en l’air sur la kétamine. Un bel exemple…Une belle bande de malades! Comme si nous étions dans une maison close où les malades ne sont pas ceux que l’on pense. Ne sont qu’accessoires. Comme si nous étions dans Vol au-dessus d’un nid de coucou. Où les coucous sont les «professionnels» de la santé.Juste à suivre STAT, on comprend pourquoi le système de santé va mal au Québec!Ça a l'air que tout le monde s'envoie en l'air à qui mieux mieux et consomme à planche.Tout ça sous la gouverne de cinq médecins consultants qui semblent cautionner l'affaire.Comme si c'était business as usual, comme si c'était normal. Coudonc, j'étais où, moi, pendant ma résidence et mes années hospitalières? J’ai manqué le party.Et moi, qui pensais que nous avions un code de déontologie. En tout cas, c’est ce qu’on nous dit au Collège.Ah! Oui, c’est vrai, c’est une œuvre de fiction et «Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence».Peut-être… Mais il y a là de quoi entretenir les préjugés solidement ancrés quand semaines après semaines, on revient avec les mêmes comportements libidineux comme si c’était un leitmotiv. Je ne serais pas surpris que les patients qui attendent actuellement pendant des heures à l’urgence en se disant «Il est où le docteur? Que fait-il? C’est ben long!» imaginent qu’il est «occupé», très «occupé» dans un des vestiaires de l’hôpital, comme dans STAT!À mon avis, les consultants médicaux qui alimentent assurément les auteurs de cas spéciaux, le genre de cas que l’on ne voit à peu près jamais dans une carrière médicale, devraient avoir à cœur l’image véhiculée. Un hôpital n’est pas une maison de débauche avec quelques maladies ici et là pour changer le mal de place. Mais, c’est vrai que s’il n’y avait ni vice ni concupiscence et ni même de violence, ça serait plate. Ce serait un peu comme regarder Découverte!Ceci étant dit, je pense que le Collège n’y peut rien. Interviendrait-il que cela empirait les choses et générerait un flot de publicité gratuite. Je vous souhaite donc une bonne et joyeuse semaine de «travail» à l’urgence, aux soins intensifs et sur les étages. Enjoy (comme on dirait)!!! Mais en réalité, je vous déconseille de vous prendre pour un protagoniste de STAT, fussiez-vous membre de l’Union des artistes.Le Collège ne regarde peut-être pas la série, mais il vous a certainement à l’œil. Avec raison. Et, il n’est pas le seul.

Le Collège regarde-t-il STAT?

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Derrière ce blogue:

Roger Ladouceur

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