L’apothicaire : PSN et cancer (2e partie) : Les aliments préventifs

Des sources avancent qu’il existe un lien entre la consommation de certains aliments et la prévention du cancer. Survol de ces précieuses denrées à potentiel anticancérigène.Les produits de santé naturels (PSN), tout comme les aliments, ont surtout un potentiel préventif. D’autant plus que plusieurs PSN ne sont que des concentrés ou des extraits d’aliments. Il est donc logique de commencer notre aperçu par les produits préventifs. Beaucoup d’encre coule à ce sujet. Le livre Les aliments contre le cancer de Béliveau et Gingras a lancé le bal ici, au Québec, en affirmant haut et fort qu’il a un lien important entre ce que nous mangeons et l’apparition des cancers. En fait, ce livre n’invente rien. Il est la reprise d’un livre américain publié en 1998, Dr Gaynor’s Cancer Prevention Program. On retrouve sensiblement les mêmes substances et les mêmes approches. Quant au livre de David Servan Schreiber, Anticancer, l’approche ajoute aussi une notion psychologique, mais demeure fondamentalement la même. À savoir qu’une bonne partie des cancers peut être prévenue par la diète, la gestion du stress, la réduction du poids et l’élimination des carcinogènes connus, comme les nitrites. Dans la littérature populaire, on fait grand cas des antioxydants. La capacité d’une molécule de se lier ou d’inhiber les radicaux libres n’est qu’un des aspects qui rend une molécule ou un aliment utile dans la guerre aux cellules erratiques qui vont devenir des cancers. Ainsi, certaines molécules ne sont pas des antioxydants puissants, mais nos meilleures alliées. C’est le cas de la delphinidine, provenant principalement du bleuet, et plus concentrée dans le bleuet sauvage. Sa capacité d’inhiber les cellules cancéreuses va bien au-delà de sa capacité antioxydante5. Dans le tableau ci-dessous, on retrouve les principaux aliments décrits dans les livres populaires sur le rôle des aliments contre le cancer. Plusieurs de ces aliments ont une ou des molécules identifiées comme étant le « principe actif ». Ces molécules, même si elles sont très puissantes, ne sont jamais aussi puissantes que l’aliment complet. C’est pourquoi, de l’avis de tous, la stratégie de prévention commence par l’assiette. Par contre, dans l’univers des PSN, on parlera d’extraits et de concentrés. Les compagnies tentent de concentrer la dose et les bienfaits de ces aliments. Pour certains extraits, la documentation est probante pour des effets santé comme le thé vert (catéchines), le curcuma (curcumine) ou la tomate (lycopène). L’obtention d'une molécule pure n’est que très rarement recherchée par l’industrie pour plusieurs raisons. Le coût de l’isolation et de la purification rend l’ingrédient prohibitif. De plus, la philosophie qui prévaut dans l’industrie est de copier la nature. Donc, les extraits seront des concentrés de la plante, qu’ils soient standardisés ou non au principe actif.Dans les prochaines chroniques, je soupèserai le pour et le contre pour chaque produit, incluant les interactions avec l’oncologie.Références Gaynor ML, Fryer W, Hickey J. Dr. Gaynor's Cancer Prevention Program. Kensington editor. Jan 1999 USA.Servan-Sheiber, D. Anticancer, Éditions Robert Laffont, 2007, Pocket 2009.Béliveau R, Gingras D. Les aliments contre le cancer. Édition Trécarré, 2005.Dr Barry Sears. The anti-cancer diet. www.askdrsears.com/html/4/t040300.asp.Thomasset S, Teller N, Cai H, Marko D, Berry DP, Steward WP, Gescher AJ. Do anthocyanins and anthocyanidins, cancer chemopreventive pigments in the diet merit development as potential drugs ? Cancer Chemother Pharmacol. 2009 Jun;64(1):201-11.

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