L’AMM n’est pas toujours demandée en dernier recours au Québec, révèle une étude

Les demandes d’aide médicale à mourir (AMM) ne viennent pas toujours en dernier recours au Québec, comme le recommandent les lignes directrices de pratique, a révélé une étude publiée dans le Journal of Medical Ethics.Les données ont été recueillies auprès de deux hôpitaux québécois et d'un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) entre décembre 2015 et juin 2017. Parmi les 80 patients qui ont demandé l’AMM dans ces établissements, 54 % d’entre eux l’ont obtenue.Au moment de la demande d’AMM, 35 % des patients ne présentaient pas de formulaire de niveau d’intervention médicale ou avaient un niveau de 1 ou 2 (la prolongation de la vie reste une priorité). Par ailleurs, 19 % des patients recevaient au moment de la demande, une intervention à visée curative.Consultations en soins palliatifs tardivesSelon l’étude, le nombre de jours médian entre la demande d’AMM et le décès du patient était de 6 jours. La majorité des consultations en soins palliatifs (32 %) ont eu lieu moins de 7 jours avant la demande d’AMM et dans 25 % des cas, le jour même de la demande ou après la demande.« Au moment où la personne demande l’AMM, elle est dans un état de souffrance. Avant qu’elle ne se rende au point où elle se dit qu’elle n’en peut plus, il y a un processus. Les décisions des soins de fin de vie doivent se prendre quand le patient va bien. Pour qu’il puisse prendre une décision éclairée en toute autonomie et qu’il soit en contrôle », a expliqué la Dre Elisa Pucella, médecin de famille en soins palliatifs à la Maison des soins palliatifs de Laval. L’étude indique que 91 % des patients qui ont demandé l’AMM l’ont fait en raison de souffrances.Malgré tout, la Dre Pucella indique que les résultats de l’étude ne l’étonnent pas. « Nous sommes souvent appelés à la dernière minute en soins palliatifs. Nous ne sommes pas présentés comme un besoin, mais comme une option. Plus la consultation est précoce, meilleurs en sont l’issue et le processus. »Elle ajoute que l’étude démontre clairement un manque d’anticipation. « Quand on reçoit une demande tardive, si la personne a déjà perdu espoir, nous ne sommes pas très efficaces pour le redonner. »

L’AMM n’est pas toujours demandée en dernier recours au Québec, révèle une étude

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