La FMSQ s'en prend à la Loi 130 dans une publicité

La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) s’attaque à la Loi 130 dans une publicité diffusée en fin de semaine dernière dans plusieurs journaux quotidiens.L’annonce, qui prend la forme d’une lettre adressée au premier ministre Philippe Couillard, raconte l’histoire vraie de trois médecins forcés de prendre leur retraite, dit-on, à cause des nouvelles règles de cette loi qui «mettent fin aux privilèges de médecins qui pratiquent en tant que "membres associés" dans les hôpitaux».Les noms des médecins ont été caviardés en raison de l’omerta qui sévit dans le réseau de la santé et pour éviter des représailles, affirme l’organisation syndicale.«Avec l’odieuse Loi 130 que votre ministre de la Santé a fait adopter, doublée de nouvelles règles de gestion des effectifs médicaux décrétées unilatéralement et appliquées aveuglément et sans discernement, [les trois docteurs] sont maintenant avisés que leurs services «associés» ne sont plus requis», écrit la FMSQ.Avant l’adoption de cette loi modifiant certaines dispositions relatives à l’organisation clinique et à la gestion des établissements de santé et de services sociaux, le statut de membre associé permettait à un médecin de faire du remplacement et de prêter main-forte en cas de découverture sans obligation de détenir un poste permanent dans un établissement, relate la Fédération.«Plusieurs médecins spécialistes, surtout ceux en fin de carrière se prévalaient de ce statut», écrit-on.Des milliers de patients pénalisésLa retraite prématurée des trois médecins spécialistes pénalisera les milliers de patients qu’ils traitaient, déplore la Fédération.Ceux-ci prenaient en charge des patients en clinique externe, effectuaient des chirurgies «électives» ou des endoscopies, accouchaient des patientes, assuraient la garde aux urgences, assumaient des rondes de garde de séjour dans des centres hospitaliers en région et se chargeaient des tournées du week-end auprès des patients.«Votre ministre de la Santé se targue sur toutes les tribunes de faire adopter des lois pour améliorer l’accès au système de santé. Le personnel soignant sait que c’est faux : la population le constatera tout autant elle aussi», dénonce la FMSQ.Lors de l’adoption de ce projet de loi en octobre dernier, le gouvernement avait affirmé que les modifications permettraient de favoriser l’accès aux services de santé et aux services sociaux et auraient des effets notables sur les patients des différentes régions du Québec.Le cabinet du ministre Gaétan Barrette n’a pas été en mesure de réagir à cette publicité lundi.

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