«Je crois au travail autonome des infirmières», dit Barrette

Bien qu’il n’entende pas changer d’opinion sur le modèle développé par la coopérative SABSA, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, entend dévoiler des «mesures-surprises» pour valoriser l’indépendance des infirmières au cours des prochains mois.Le ministre a fait cette déclaration lors d’un discours qu’il prononçait au Symposium des leaders de la santé, organisé les 4 et 5 mai par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.Dans son discours, le ministre a expliqué les différentes réformes qu’il a entreprises dans le système de santé. Afin que l’interdisciplinarité soit un concept qui prenne réellement son envol, Gaétan Barrette a souligné qu’il fallait mettre fin à «l’opposition perpétuelle» qui subsiste entre les médecins et les autres professionnels.Selon lui, cette opposition est alimentée en partie par les médecins. «La Loi 20 [qui vise à améliorer la productivité des médecins] est d’ailleurs écrite de telle manière qu’il sera impossible pour les médecins de parvenir à destination s’ils ne travaillent pas en interdisciplinarité», a-t-il déclaré.Sans donner de détails, le ministre a ajouté qu’il était favorable à ce que les infirmières puissent exercer leur profession «sur le terrain, de façon indépendante» et qu’il travaillait à l’élaboration de «mesures-surprises» qu’il annoncera au cours des prochains mois. «Je crois à l’interdisciplinarité et je crois au travail autonome des infirmières.»Malgré cette ouverture à l’autonomie des infirmières, Gaétan Barrette a réitéré son opposition au modèle mis en place par la coopérative SABSA de Québec. «Nous avons proposé une forme d’intégration de SABSA avec le CLSC pour éviter des dédoublements qui coûtent cher, mais j’ai une fin de non-recevoir en face de moi», a-t-il expliqué.Lors de la période de questions, une infirmière lui a demandé s’il envisageait de déployer des infirmières-pivots dans d’autres secteurs que ceux de l’oncologie et de la santé mentale. Gaétan Barrette a répondu qu’il faut démontrer la valeur ajoutée d’un tel rôle pour l’organisation des soins.Il a également souligné qu’il envisage une diminution des admissions en médecine au cours des prochaines années. Du même souffle, il a ajouté qu’il entend favoriser une augmentation du nombre d’admissions aux programmes permettant de devenir infirmière praticienne spécialisée afin de parvenir à l’objectif que s’est fixé le gouvernement d’ici les dix prochaines années.Le ministre a par ailleurs mentionné que le déploiement des ordonnances collectives représentait un défi plus délicat pour lui. «Je n'ai pas le pouvoir de les imposer, mais seulement celui de mettre certaines contraintes pour encourager leur utilisation.»Les super-cliniquesLors de son discours, Gaétan Barrette a décoché une flèche à l’égard de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), qui a fait part de sa réticence face aux horaires de 12 heures les jours de fin de semaine dans les super-cliniques qui recevront leur accréditation au cours des prochains mois.«N’y a-t-il pas une position plus insensée que cela, alors que les médecins font régulièrement de la garde, a demandé Gaétan Barrette. Si le gouvernement investit dans les super-cliniques, ce sera avec ces conditions-là. Ce n’est pas négociable.»Le ministre a laissé entendre que certaines des premières super-cliniques qui seront annoncées prochainement sont des modèles d’interdisciplinarité, où les autres professionnels accomplissent de nombreuses tâches de façon autonome.Le ministre du 50 %Gaétan Barrette a rappelé aux personnes dans la salle – des infirmières, mais aussi des gestionnaires du réseau, des représentants des ordres professionnels et des représentants de patients – qu’il était impossible de parler de toutes ces transformations dans le réseau en évacuant les contraintes budgétaires.«Je le dis sans plaisir, mais je serai probablement le ministre qui va faire franchir le cap du 50 % des dépenses de programmes consacrées à la santé, a-t-il dit. Nous sommes à 49,4 % cette année. C'est une réalité. et il doit y avoir une transformation pour que le système de santé soit viable à long terme.»

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