Internet ou médecin de famille: où s'informent les malades chroniques?

Quand il est temps de s'informer sur leurs maladies chroniques, les patients consultent aussi bien leur médecin de famille que Dr Google, selon un rapport d'évaluation de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).En effet, un sondage, mené du 1er septembre 2018 au 30 janvier 2019, auprès de 50 malades chroniques indique que le médecin de famille était la source d’information privilégiée des participants à cet égard (n = 44), mais qu’Internet était presque aussi populaire (n = 43).Les participants qui privilégient leur médecin mentionnent l'expertise du médecin et le fait qu'il soit à jour au niveau clinique, mais aussi le «suivi étroit» qu'il leur offre.Les participants qui utilisent Internet disent pour leur part rester prudents et critiques lorsqu’ils effectuent leurs recherches. «Un peu n’importe qui peut aller écrire des choses sur Internet, puis toi tu penses que c’est un médecin, mais il a un Ph.D en géographie puis écrit sur un sujet médical », admet l'un d'eux.Dans une moindre mesure, les répondants ont également mentionné consulter un autre professionnel de la santé (n=21), s'informer auprès de leur famille (n=11) et lire des livres et des articles scientifiques (n=8).Information sur la vaccination contre la grippeToutefois, quand il est question de s'informer sur la vaccination saisonnière contre la grippe, Internet n'a plus la cote auprès des malades chroniques. Aucun des 50 participants ne l'a en effet utilisé à cette fin.Pour analyser les réponses, le sondage a distingué les répondants qui n'avaient jamais été vaccinés contre la grippe (21), ceux qui l'avaient été pour la première fois (5) et ceux qui se faisaient régulièrement vacciner (24).Le médecin de famille constituait la principale source d'information pour les malades chroniques n'ayant jamais été vaccinés (n=5) et pour ceux vaccinés pour la première fois (n=4). Il faut cependant souligner qu'une grande part des personnes non vaccinées ne s'informaient tout simplement pas (n=10).Pour les 24 autres répondants qui se faisaient régulièrement vacciner, la famille représentait la première source d'information, suivie des amis ou collègues de travail et enfin leur médecin de famille.Somme toute, «le médecin de famille demeure une référence incontournable pour les participants», indiquent les auteurs du rapport, et a donc un rôle crucial à jouer dans les recommandations qu'il fait concernant le vaccin antigrippal.« Une recommandation de se faire vacciner contre la grippe par leur médecin traitant, l’aggravation de leur état de santé ou encore si une personne de leur entourage était à risque ont été évoqués comme des raisons possibles de vaccination dans le futur », soulignent-ils.Un participant au sondage indique s’être fait vacciner à la suite des recommandations de son médecin traitant. « J’avais plus de chance que ça m’aide que ça me nuise. Il ne pensait vraiment pas que, parce que j’avais la grippe après, ça voulait dire que c’est à cause du vaccin ».En contrepartie, le fait de ne pas avoir reçu de recommandation de vaccination de la part d’un professionnel de la santé est l’une des principales barrières à la vaccination, indique le rapport.« Toutes les occasions de recommander la vaccination aux malades chroniques devraient être saisies par les professionnels de la santé qui les suivent », estime l'INSPQ.L’importance du pharmacienLe sondage a démontré que les conseils des pharmaciens étaient aussi recherchés et appréciés des participants. « Je considère que le pharmacien a une vision d’ensemble de la santé et des médicaments que je prends, explique l’un d’eux. Donc, quand je vais voir le médecin qui me voit une fois par 4 ou 5 mois et que le rendez-vous dure 15 minutes, alors que mon pharmacien, je le vois tous les mois et que je vais chercher les médicaments, je pose des questions et il me répond. »Ces résultats confirment ceux d’une enquête réalisée au Canada en 2015 indiquant que les pharmaciens étaient une source d’information de confiance sur la vaccination pour une large majorité de Canadiens.« L’offre de conseils de vaccination contre la grippe par les pharmaciens apparaît donc comme une avenue prometteuse pour augmenter les couvertures vaccinales », soutient l’INSPQ ».

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