Institut universitaire de gériatrie de Montréal: Adieu le papier, place au prescripteur électronique

L’Institut universitaire de gériatrie de Montréal est l’un des tous premiers établissements de santé au Québec à avoir complètement abandonné le papier au profit d’une solution informatique intégrée pour la gestion des prescriptions de ses patients.À l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), il y a un avant et un après. Jusqu’en février 2013, l’établissement avait recours au papier pour les prescriptions de ses 450 patients. De la rédaction des ordonnances à leur transmission au département de pharmacie, en passant par leur archivage, toute la gestion de cette paperasse se faisait manuellement. Seul le personnel de la pharmacie travaillait sur un système informatisé.« Nous étions à la croisée des chemins et nous cherchions des solutions pour faciliter le transfert, le traitement et la validation des ordonnances », se souvient Suzanne Gilbert, la chef du département de pharmacie de l’IUGM. À l’hiver 2012, les médecins, les pharmaciens, leurs assistants techniques, les infirmières et la direction des ressources humaines se sont assis autour de la table pour étudier la question. Ils ont rapidement pris la décision de déployer un prescripteur électronique. Trois mois après, une première ordonnance électronique était envoyée à la pharmacie depuis le pavillon Alfred-Desrochers.Quatre ans plus tard, Suzanne Gilbert ne retournerait jamais en arrière. « Nous avons accéléré le processus du circuit du médicament. Tous les intervenants sauvent du temps, ce qui leur permet de se recentrer sur les patients. Finis les pertes de prescriptions, les impairs de transmission ou les heures passées à éplucher les dossiers pharmacologiques. Désormais, plus rien ne se perd et tout se retrouve en quelques clics.Du côté de l’équipe médicale, l’enthousiasme est également de mise. C’est un outil convivial, facile d’usage et très intuitif qui facilite vraiment notre travail au quotidien », témoigne la Dre Nathalie Champoux, médecin de famille à l’IUGM.L’outil en question, c’est GespharxLite, une solution développée par CGSI@Solutions TI, une entreprise québécoise qui fournissait déjà le système d’information du département de pharmacie.Plus qu’un prescripteur, un réel outil de suivi des patientsDans GespahrxLite, les prescriptions sont standardisées : dosage, voie d’administration, fréquence, durée, etc. Les médecins ont des champs obligatoires à remplir, « ce qui évite les oublis », souligne la Dre Champoux. Une fois finalisée, l’ordonnance est aussitôt transmise au département de pharmacie où on n’a plus à déchiffrer les écritures des médecins ni à les rappeler en cas d’omissions. Dès qu’elle est traitée, le profil pharmacologique du patient est automatiquement mis à jour. « Les médecins et les infirmières y ont accès et peuvent en tout temps savoir qui a prescrit quoi et pour quelle raison », indique Suzanne Gilbert, qui se rappelle à quel point l’archivage des prescriptions papier pouvait être fastidieux.Pour les médecins, le prescripteur électronique est aussi un outil de suivi des patients. Outre leurs données de santé, ils ont accès à leur profil pharmacologique (actif et passé), peuvent surveiller leurs paramètres sanguins et obtenir des bilans comparatifs de leurs médicaments. Ils sont également prévenus lorsqu’une prescription arrive à échéance ou si un médecin de garde a donné un autre médicament et qu’ils doivent contresigner sa prescription. «Nous savons également quand ils prennent des médicaments PRN et si nous devons les renouveler puisque nous avons accès aux historiques d’administration de tous les médicaments», observe la Dre Champoux.La boucle est boucléeCette dernière fonctionnalité est rendue possible grâce aux feuilles d’administration des médicaments (FADM) électronique, un progiciel destiné aux infirmières auxiliaires, implanté en mars 2017, qui a remplacés les 20 pages de FADM par patient. Les chariots du personnel infirmier sont désormais équipés de bras ergonomiques pour accueillir les ordinateurs portables qui les accompagnent dans leur travail. Pour chaque patient, elles ont accès à un tableau de bord qui indique quels médicaments préparer et à quelle heure elles doivent les administrer. Elles doivent notifier dans l’outil chaque administration, peuvent laisser des commentaires utiles aux médecins et elles sont alertées en cas d’oubli. En quelques mois, Suzanne Gilbert constate une « tendance à la baisse des erreurs d’omission ».

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