Il y a 50 ans: Les radiologistes se mettaient en grève pour conserver leur droit à exercer dans le privé

La capacité de continuer à exercer dans le privé tout en faisant une pratique hospitalière a représenté une source de conflits majeurs entre le gouvernement et les radiologistes du Québec. Cette opposition les ont menés à débrayer une première fois en 1961, une grève beaucoup moins connue que celle de 1967, qui est passée à l’histoire.Les radiologistes, qui ont formé en 1947 la première association de médecins spécialistes de la province, figurent parmi les médecins les plus militants de la communauté médicale, comme ils le démontreront lors de la mise en place de l’assurance hospitalisation qui s’amorce après l’élection de Jean Lesage, au début des années 1960. Il y a exactement 50 ans cette année, les radiologistes entreprenaient une première grève, craignant que cette réforme majeure, bien accueillie par les administrateurs d’hôpital et la population, ne leur enlève du temps pour exercerdans le privé.« Les médecins sont inquiets de l’intrusion de l’État dans la gestion des soins et craignent “une socialisation rapide de la pratique médicale”, écrit l’historien de la santé Denis Goulet dans son livre L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont : une histoire médicale, 1954-2004 au sujet de l’avènement de l’assurance hospitalisation. Les plus touchés par cette réforme, qui rend quasi gratuites les analyses de laboratoire faites à l’hôpital, sont les pathologistes et les radiologistes, qui craignent avec raison une forte augmentation de leur travail à l’hôpital, ce qui ne leur laissera guère le temps de faire de la pratique privée. Ils exigent en conséquence une rémunération supplémentaire, ce que refuse de leur accorder le Ministère. »« Les hospitalières essaient de rassurer les médecins de laboratoire qui craignent la perte de leur rémunération à l’acte et l’imposition du seul statut de salarié, ajoute Denis Goulet. Elles ne réussissent qu’en partie, car les radiologistes se mettent en grève à l’été 1961 pour protester contre certaines clauses du régime. Ils seront suivis par les pathologistes, qui se retireront le 8 janvier 1962. Le département de radiologie fait de même. Le conflit les oppose au Ministère qui leur refuse de leur accorder le salaire demandé. Il est vrai qu’ils se montrent très exigeants. C’est du moins l’opinion exprimée par le comité de direction qui juge “exagérée et exorbitante ” leur demande d’un salaire de 40 000 $. En revanche, il reconnaît que les autres exigences semblent justes et raisonnables. »À lire aussi:Question d’un lecteur: Pourquoi les radiologistes peuvent-ils travailler à la fois dans le public et le privé ?Nombre et répartition des cliniques radiologiques privées au Québec

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