Il faut revoir la rémunération à l'acte

Dr Ali DamjiLe paiement à l'acte aurait dû être revu depuis longtemps pour l'adapter aux réalités de la médecine du XXIe siècle. Notre système actuel de paiement à l'acte donne la priorité au volume de soins, ce qui peut améliorer l'accès, mais peut se faire au détriment d'une prestation de soins complets axés sur le patient. De nos jours, avec le vieillissement de la population, les progrès incroyables qui ont été réalisés en médecine et l'avènement des systèmes de dossiers électroniques qui mettent des années de données à notre portée, une visite n'est presque jamais une visite «pour un problème unique avec un code unique». C'est pourtant ce que suppose notre système de rémunération à l'acte. Et c'est très problématique et frustrant, tant pour les patients qui veulent voir un médecin qui examine l'ensemble de leurs problèmes, que pour les médecins, dont les modèles de paiement ne les incitent pas à pratiquer la médecine comme ils le souhaitent ou comme ils ont été formés à la pratiquer.À l'inverse, les modèles salariés/mixtes offrent la possibilité de passer le temps nécessaire avec chaque patient sans qu'il y ait autant de pression pour du volume (mais cela reste un élément important à prendre en compte car vous devez vous assurer que vos patients sont toujours en mesure de vous consulter). Si j'ai besoin de 30 minutes avec un patient âgé qui a trois problèmes à aborder, je peux répondre à ses préoccupations et sans me soucier de la rémunération.Le deuxième avantage est que le système de paiement à l'acte ne permet pas de capter une grande partie des soins fournis aux patients. Sans code, les médecins ne sont souvent pas payés du tout pour ce travail, ce qui peut entraîner l'épuisement professionnel et la frustration et réduire la volonté de fournir ce type de soins, par exemple les appels téléphoniques/soins virtuels avant la COVID-19 qui pouvaient remplacer les visites en personne et être plus pratiques pour les patients, la documentation, les formulaires.En tant que personne qui travaille avec les deux modèles (capitation mixte dans ma pratique de soins de première ligne et paiement à l'acte pour la médecine en toxicomanie), je vois les avantages et les inconvénients des deux. Je pense personnellement que le paiement à l'acte peut encore jouer un rôle dans certains domaines de la médecine pour des «problèmes uniques» qui sont très techniques et ciblés, mais que la grande majorité d'entre nous devrait adopter de nouveaux modèles de rémunération qui incitent à du volume tout en offrant des incitations mixtes, mais qui ne pénaliseront pas financièrement un médecin pour avoir fourni des soins globaux qui prennent en compte l'ensemble du patient, sans souffrir financièrement. Quand on voit les patients qui sont souvent laissés pour compte comme les populations vulnérables, les personnes avec des maladies chroniques complexes ou les personnes âgées, notre modèle de rémunération en est peut-être en partie responsable.Le Dr Ali Damji est médecin de famille à Mississauga, en Ontario.

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