Guichet d’accès à un médecin de famille: malgré certaines difficultés qui persistent, la FMOQ constate une amélioration

Le Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF) nécessite encore certains ajustements avant d’être pleinement performant. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) se dit néanmoins satisfaite de l’efficacité de ce nouveau système et ne retournerait pas aux guichets d’accès pour la clientèle orpheline (GACO) répartis sur le territoire québécois et dont les données ont été centralisées au GAMF. Le Dr Louis Godin, président de la FMOQ. Photo : Christian LeducLancé le 11 avril dernier, le GAMF repose sur une banque de données unique sous la responsabilité de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). L’un des objectifs de ce nouveau système est de résoudre le problème des patients qui étaient inscrits à deux GACO simultanément, ce qui augmentait la possibilité qu’un médecin communique avec un patient qui était déjà pris en charge par un autre omnipraticien. À ce chapitre, c’est mission réussie, estime le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin. « Dès que le GAMF est entré en fonction, le nombre d’inscriptions a fondu du tiers, souligne-t-il. Ces doublons étaient l’un des problèmes majeurs des GACO. »Les patients sont également au rendez-vous, montrent les données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Entre le 11 avril et le 27 juin, 114 389 nouvelles inscriptions ont été répertoriées, portant le nombre total de patients inscrits au guichet d’accès à 480 666. Toujours selon les données fournies par le MSSS, 284 médecins ont demandé d’obtenir au moins une liste de patients en provenance du GAMF.Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, se montre satisfait par le nombre de patients inscrits au GAMF. « Bien que le guichet d’accès soit fait en partie pour répondre aux besoins des médecins, il a surtout été conçu pour la population, explique-t-il. Grâce à cet outil, les patients peuvent désormais voir s’ils sont inscrits ou non, ils peuvent mettre à jour leurs informations [personnelles] ou prendre un rendez-vous avec une infirmière pour obtenir une évaluation clinique permettant de déterminer la priorité de leur problème de santé. »Quant au nombre de médecins ayant obtenu des listes de patients du GAMF, Gaétan Barrette explique qu’il n’a pas un objectif précis à cet égard, car le guichet est un moyen supplémentaire pour les médecins afin qu’ils puissent prendre en charge davantage de patients. « Ce qui compte pour moi, c’est l’objectif global (voir l’encadré), souligne-t-il. À titre d’exemple, le quart des médecins dépasse ce que l’on demande. Ces médecins n’ont pas besoin du guichet pour prendre en charge de nouveaux patients, contrairement à des médecins qui n’auraient que 200 patients inscrits. »Des correctifs, mais encore des problèmesEn l’espace d’environ quatre mois, les équipes affectées au GAMF ont corrigé plusieurs problèmes qui ont été rapportées par les citoyens, les médecins ou la FMOQ. Le Dr Godin estime que la RAMQ répond rapidement aux requêtes de modifications.Le périmètre parfois mal adapté à la réalité de chaque région a été l’un des problèmes qui a rapidement été constaté par les médecins. Dans les premières semaines suivant le lancement du GAMF, des médecin ont reçu des listes de patients qui provenaient d’un territoire beaucoup trop large. Après avoir reçu des plaintes à cet égard, les périmètres ont été adaptés par les coordonnateurs locaux du GAMF afin de mieux représenter les réalités régionales.D’autres problèmes persistent néanmoins, soutient le président de la FMOQ. À titre d’exemple, on adresserait à certains médecins des patients avec des conditions particulières alors qu’ils ne disposent pas des habiletés nécessaires pour les prendre en charge.Sur la question des clientèles avec des besoins particuliers, le Dr Vincent Demers, médecin de famille de Québec, constate toutefois une amélioration. Dans les premières semaines suivant le lancement du GAMF, il lui était impossible d’obtenir dans sa liste des patients spécifiquement à domicile ou à mobilité extrêmement réduite, une clientèle pour laquelle il veut offrir une prise en charge. Le personnel du GAMF lui fait désormais des attributions particulières de patients, note-t-il.La validité des données de certains patients constitue un autre frein pour les médecins, poursuit le Dr Godin. « C’est difficile pour les médecins de prendre en charge plus de patients, si plusieurs d’entre eux ne répondent pas aux appels car le numéro de téléphone au dossier n’est pas le bon. » À cet égard, le MSSS indique qu’une mise à jour importante se déroulera en septembre pour s’assurer de la validité des informations contenues dans le GAMF. Il reste cependant à déterminer quelles mesures seront prises pour avertir les patients avant que leurs noms ne soient retirés de la liste.Le président de la FMOQ aimerait également qu’un rappel supplémentaire soit fait aux patients du GAMF pour qu’ils se présentent à leur rendez-vous lorsqu’une place leur est attribuée. « C’est important de rappeler aux patients qu’ils privent un autre citoyen de l’accès à un médecin de famille lorsqu’ils ne se présentent pas à leur rendez-vous. »Encore possible pour les médecins d’atteindre leurs objectifs, estime BarretteBien que les médecins de famille soient légèrement en-deçà de leur objectif global de prise en charge et d’assiduité, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, est convaincu que ce retard est rattrapable. Photo : Presse CanadienneAu 23 mai 2016, le taux d’assiduité des médecins de famille se situait à 78,1%, alors que l’objectif contenu dans l’entente entre le gouvernement et la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a été fixé à 80%. Le taux d’inscription était de 71,8%. Le quart des omnipraticiens dépasse ces objectifs.« Les médecins cheminent et il est encore tout à fait possible pour eux d’arriver à destination et d’éviter l’application de la Loi 20, explique Gaétan Barrette. Cela implique pour certains médecins de prendre un à deux nouveaux patients inscrits par jour, ou alors de libérer un bloc par semaine pour le consacrer à des rendez-vous pour les nouveaux patients inscrits. Et si les médecins passent à l’accès adapté, l’assiduité sera également au rendez-vous. »Gaétan Barrette ajoute qu’il souhaite que les données trimestrielles des mois de septembre et de décembre viennent confirmer que les médecins de famille parviendront, globalement, à atteindre leurs objectifs. « Si le retard persiste au fur et à mesure que l’échéance du 31 décembre 2017 approche, ce sera alors une situation plus critique. »

Guichet d’accès à un médecin de famille: malgré certaines difficultés qui persistent, la FMOQ constate une amélioration

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes