Gestionnaires non pharmaciens dans les départements de pharmacie: la situation doit être temporaire

La présence croissante, dans certains départements de pharmacie, de cadres du réseau de la santé sans titre d’emploi ni formation spécifiques à la pharmacie hospitalière préoccupe les pharmaciens des établissements de santé, en particulier les chefs de département de pharmacie.« En conséquence, le conseil d’administration de l’Association des pharmaciens des établissements de santé (APES) a décidé d’étudier la question pour évaluer quelle structure de gestion permettrait le mieux, à son avis, de concilier les besoins en soutien administratif du chef avec une prestation de services optimaux et sécuritaires pour les patients et les autres professionnels de la santé », explique l’APES dans une position adoptée en février.Cette pratique a fait son apparition avec les fusions d’établissements de santé (CSSS, CHU) qui ont eu comme conséquence d’accroître significativement la taille des départements de pharmacie.« De ce fait, les responsabilités attribuées par la Loi sur les services de santé et les services sociaux [et le Règlement sur l’organisation et l’administration des établissements] au chef du département de pharmacie s’en trouvent complexifiées et alourdies. »Solution non optimaleL’APES considère que la présence de gestionnaires sans titre d’emploi ni formation spécifiques à la pharmacie hospitalière dans les départements de pharmacie doit être temporaire, parce que « cette solution n’est pas optimale ».En attendant un rehaussement éventuel de la formation des assistants techniques en pharmacie (ATP), l’APES est donc d’avis que :Toute personne dont la fonction est de soutenir ou d’assister le chef de département de pharmacie dans ses responsabilités doit être sous l’autorité hiérarchique de ce dernier, que cette personne ait un statut de personnel cadre ou non;Pour du soutien aux activités administratives (par exemple, production de rapports financiers ou de statistiques diverses), il est envisageable de doter le poste d’une personne n’ayant qu’une connaissance minimale de l’environnement de la pharmacie hospitalière. Cette personne ne doit en aucun temps être en position d’autorité face au personnel du département, qu’il s’agisse du personnel de soutien ou du personnel professionnel;Pour du soutien aux activités reliées au circuit du médicament (par exemple, gestion des horaires des ATP, mise en œuvre du protocole de validation contenant-contenu, responsabilité de la certification et de la formation des ATP, gestion des bris d’automates), il n’est pas envisageable de combler le poste avec une personne n’ayant qu’une connaissance minimale de l’environnement de la pharmacie hospitalière. La plupart du temps, la personne choisie aura une expérience comme ATP assortie d’une formation ou d’habiletés particulières en gestion.« Cette position guide les actions de l’Association, tant dans ses interventions auprès de ses membres, du gouvernement que, plus généralement, dans les échanges qui surviennent avec les partenaires du réseau de la santé au Québec », précise l’APES.

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