Frais accessoires et échographies: double entente de principe conclue entre la FMSQ et le gouvernement

Le Dr Vincent Oliva, président de l'Association des radiologistes du Québec, et la Dre Diane Francœur, présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a finalement conclu vendredi deux ententes de principe avec le ministère de la Santé sur l'abolition des frais accessoires et la couverture publique de l’ultrasonographie en cabinet. « Nous avons insisté pour que les deux soient traités ensemble », a précisé la Dre Diane Francœur, présidente de la FMSQ, qui avait demandé au Dr Vincent Ovila, président de l’Association des radiologistes du Québec (ARQ), de l’accompagner.Tel qu'annoncé pendant les négociations, la FMSQ s'engage à financer les échographies à même son enveloppe globale, et ce, jusqu’à 30 millions de dollars par année. Pour les frais accessoires, la FMSQ ajoute 15 millions $, là encore à même son enveloppe. Cela permettra de couvrir les « petits, moyens et grands plateaux », donc les actes diagnostiques et les chirurgies mineures. L’entente de principe sur les frais accessoires comprend aussi l’ajout d’une salle au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) avec des plateaux techniques, afin de permettre aux physiatres d’y effectuer les procédures les plus fréquentes dans les cabinets de physiatrie. Enfin, l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec devra « revoir ses tarifs afin d'y inclure les fameuses gouttes ainsi que les plateaux d’instruments pour permettre d’effectuer également des procédures diagnostiques et thérapeutiques ».Même si la Dre Francœur se dit « satisfaite » de ces deux ententes de principe, elle estime qu’elles « ne régleront pas tous les problèmes découlant des deux règlements décrétés par le ministre Barrette. La confusion est encore grande sur le terrain, car la distinction entre ce qui est permis et ce qui est interdit est loin d’être claire ».La présidente de la FMSQ pense « en avoir échappé le moins possible ». Elle estime cependant que dans les semaines et les mois à venir, « on risque encore de découvrir des choses, et qu’il faudra s’ajuster pour les régler au fur et à mesure ».Une entente, mais des effets pervers sur l’accessibilitéLe Dr Vincent Oliva ne pouvait pas révéler les « détails » de l’entente sur la couverture publique de l’ultrasonographie en cabinet, puisqu’il doit d'abord la présenter à ses membres. Concernant le tarif de la composante technique de l’échographie, il a expliqué être arrivé à un compromis temporaire, le temps qu’une firme indépendante évalue les coûts. « On ajustera en fonction des résultats et de la viabilité des cliniques », a-t-il précisé.Un autre enjeux concernait ce qui serait couvert; le Dr Oliva a pu préciser que l’entente faisait bien référence à « tous les examens échographiques ».Pour les cliniques, il reste maintenant à trouver un moyen de prioriser ce qui doit l’être. Le Dr Ovila maintient qu’il aurait fallu faire tout un travail d’organisation en amont. « Le tarif, c’est beau, mais il n’y a pas juste cela. Il y a des patients derrière, et comment on les priorise? Cela fait partie de la problématique et ce sont des choses dont on n’a pas eu le temps de discuter », a-t-il expliqué. Il estime qu’il serait logique que certaines cliniques qui reçoivent des patients pour des mammographies réservent des plages horaires prioritaires pour cette activité-là. Dès l'instant où les échographies ont été couvertes, les radiologistes savaient qu’ils recevraient une avalanche de demandes. Or ils n’ont pas tous le parc d’équipements suffisant pour leur permettre de garder des plages ouvertes qui risqueraient de ne pas être remplies.Pour le président de l'ARQ, la question de l’accessibilité ne sera pas réglée par cette entente. « Oui, il y a une gratuité qui a été atteinte, mais à mon avis, il y a des effets pervers aussi et il faut bien se rendre compte que le système de santé est en train d’éclater et que les listes d’attente sont en train d’éclater, et c’est à ça qu’il faut s’attaquer », a souligné le Dr Ovila.Pour le radiologiste, le gouvernement doit investir plus dans le réseau de la santé, car le privé ne devrait pas jouer d’autre rôle que celui de « soupape ».Le Dr Ovila craint aussi que plusieurs cliniques décident prochainement de se désaffilier de la RAMQ.

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