Finances - La retraite, du rêve à la réalité

Selon Hélène Gagné, associée de PWL Capital, la préparation de la retraite exige plus qu’une bonne planification financière. Elle doit s’accompagner d’une réflexion sur l’orientation que l’on veut donner à cette période ultime de la vie. Mme Gagné fait le point dans un livre intitulé Votre retraite crie au secours, tout juste sorti des presses des Éditions Transcontinental.La planificatrice financière et conseillère en sécurité financière invite le lecteur à se poser des questions sur la place qu’occupe le travail dans sa vie, sur ses intérêts autres que professionnels, sur l’importance qu’il accorde à son réseau social, sur la solidité réelle de sa situation financière, etc.En d’autres termes, pour éviter les mauvaises surprises, donnez-vous l’heure juste, révisez régulièrement vos options, soyez proactif.« Nous rêvons tous d’une retraite idéale, dit Hélène Gagné. Toutefois, pour vivre la retraite de ses rêves, il faut définir ce que l’on souhaite vraiment réaliser qui permettrait de dire qu’on a réussi sa retraite. Trop souvent, faute de s’être donné les moyens de le réaliser, ce rêve reste un vœu pieux. Il faut traduire son rêve en objectifs concrets et en étapes, puis, lorsqu’une étape est franchie, valider ses résultats et se questionner de nouveau sur ses intentions. »Hélène Gagné a tiré de son expérience de plus de 25 ans auprès d’une vaste clientèle une multitude d’exemples concrets et des conseils très pratiques, sans compter les six histoires de cas de retraités qu’elle présente. Elle aborde des questions rarement abordées, comme celle de la retraite en solo.Retraite en solo ou en duo ?Les personnes qui vieillissent seules ne sont plus l’exception dans notre société. Or, la retraite en solo et la retraite en duo n’ont pas le même impact financier, dit Hélène Gagné. Retraite en solo signifie :- verser des impôts plus élevés en raison de règles fiscales moins accommodantes;- consacrer une part plus importante de ses revenus aux frais fixes;- payer plus cher pour certaines dépenses discrétionnaires (les voyages, par exemple);- acheter davantage de services de soutien.La situation des femmes seules, qui sont plus nombreuses que les hommes seuls, est plus grave du fait que leur espérance de vie est plus longue et qu’elles ont généralement des revenus plus faibles que les hommes durant leur vie active, ce qui se répercute sur leurs revenus de retraite.« La retraite en solo pose des défis particuliers dont il faut être conscients afin d’ajuster sa planification financière en conséquence », dit Hélène Gagné, qui demande aux gouvernements de consentir des avantages fiscaux à ceux et celles qui vivent leur retraite en solo.« Plusieurs mesures fiscales avantagent les couples à la retraite : fractionnement des revenus de retraite, division des rentes du RRQ, établissement du retrait minimum du FERR basé sur l’âge du plus jeune conjoint, etc. À quand des règles fiscales pour les personnes seules ? En plus des dépenses qu’elles doivent prendre en charge en totalité, elles n’ont aucun répit fiscal. » Investissement : 8 pièges à éviterPour investir judicieusement en prévision de la retraite, il y a des pièges à éviter. Hélène Gagné en a identifié huit :1. Se réfugier dans des placements trop conservateurs;2. Investir dans ce qui est à la mode, ce qui revient à acheter lorsque les titres sont surévalués;3. Concentrer son capital dans un seul secteur, une seule classe d’actifs ou un nombre trop limité d’entreprises;4. Croire que ses actions sont liquides : il faut savoir attendre son prix.5. Penser pouvoir éviter les baisses de marché;6. Sous-estimer l’impact des frais de gestion.Établir des comparaisons boiteuses entre, par exemple, le rendement des portefeuilles individuels et ceux des grands portefeuilles institutionnels.Il faut aussi gérer efficacement les risques associés aux marchés financiers, à la longévité et à l’inflation, risques encore plus présents en raison de la crise financière actuelle, dit Hélène Gagné. « Parce qu’ils ne veulent pas revivre l’anxiété que provoque un marché baissier, certains investisseurs se réfugient dans des placements ultraconservateurs ou sortent carrément du marché au lieu de rééquilibrer leur portefeuille. Ce faisant, ils remplacent un risque par un autre en bloquant leur capital dans des placements sans potentiel de croissance et dont les rendements seront grugés par l’inflation. Ils s’exposent ainsi au risque de survivre à leur capital. Bien que moins apparents que le risque des marchés, les risques associés à l’inflation et à la longévité n’en sont pas moins très réels, d’autant plus que le taux d’inflation pour les biens et les services que consomment les personnes retraitées est plus élevé que le taux d’inflation général. »Gérer la retraite de ses employésBeaucoup de médecins sont aussi des employeurs et ils pourraient se retrouver avec des problèmes d’embauche lorsque leurs employés prendront leur retraite. Comment retarder l’heure du départ jusqu’à ce que la relève soit assurée ?Hélène Gagné fait quelques suggestions :- leur confier un travail stimulant ou un rôle de mentor;- leur donner la possibilité d’apprendre et de contrôler leur emploi du temps;- leur offrir des régimes d’assurances et d’avantages sociaux qui se prolongent après 65 ans et des services de planification financière.Selon Hélène Gagné, beaucoup de gens ne souhaitent pas cesser complètement de travailler à 60 ou 65 ans.Des statistiques récentes indiquent que seuls deux retraités sur cinq retournent au travail pour des raisons financières; les trois autres le font pour d’autres raisons, telles que conserver la valorisation et le réseau qui sont associés au travail.

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