Évolution du rôle des pharmaciens: de nouveaux projets à la Faculté de pharmacie de l’UdeM

Mieux former les étudiants en pharmacie, faciliter le recrutement en région, favoriser la diversité et l’inclusion et soutenir la recherche. Ce sont les quatre intentions derrière la collaboration annoncée la semaine dernière entre la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal et Pharmaprix. Pour les matérialiser, la bannière du géant Loblaw s’est engagée à verser un don de trois millions de dollars, sur trois ans, à la Faculté qui va lui servir à mettre en œuvre plusieurs projets. Toutes deux poursuivent tous le même objectif — «stimuler la progression de la pratique de la pharmacie au Québec» — et la même finalité — «mieux soutenir le système de santé dans son ensemble et améliorer l’accès aux soins en mettant encore davantage à profit l’expertise des pharmaciennes et pharmaciens». «Ce don ouvre la voie vers une collaboration contribuant à l’évolution du rôle du pharmacien. Car en offrant des possibilités pour la recherche et la formation aux cycles supérieurs d’améliorer la pratique en pharmacie communautaire, c’est l’ensemble du domaine de la pharmacie qui en sortira transformé», affirme le doyen de la Faculté de pharmacie, Simon de Denus. Face aux problèmes complexes et multiples auxquels le réseau de la santé et des services sociaux est confronté, il y a besoin de solutions innovantes et collaboratives, déclare pour sa part le président de Pharmaprix, Jeff Leger. Ce dernier croit «fermement que les pharmaciens peuvent jouer un rôle essentiel dans cette démarche collective» et ajoute que la bannière est «(fière) d’agir comme catalyseur pour y arriver». Une partie du don (les montants alloués restent à établir) financera plusieurs projets de recherche menés par le corps professoral qui seront axés sur la pratique clinique en pharmacie communautaire. Ils viseront à élargir le rôle du pharmacien dans les soins de première ligne. Que ce soit en matière d’évaluation des problèmes de santé mineurs et de leur traitement, de gestion des maladies chroniques, de l’offre de services de santé publique, ou de coordination des soins entre les différents professionnels de la santé. Trois petites pharmacies factices La contribution de Pharmaprix servira aussi à la création, d’ici 2024, d’un centre de simulation et réalité virtuelle au sein de la Faculté. «Les étudiants vont y être mis dans des situations proches de la vie réelle», indique Simon de Denus. Trois petites pharmacies reproduisant l’environnement d’une officine, avec sa chaîne du médicament, vont être construites. Derrière le comptoir, les étudiants prendront en charge de faux patients, traiteront des ordonnances tout en répondant à des appels de clients, de médecins et d’autres professionnels de la santé. «On veut refléter l’effervescence du travail en pharmacie communautaire afin de préparer les étudiants du mieux possible à la réalité de leurs tâches», signale le doyen en précisant que la nature des simulations sera adaptée au niveau de cursus des étudiants. Le don contribuera enfin à la constitution de deux fonds. Le premier prendra la forme de bourses d’études pour soutenir les étudiants qui feront leurs stages en région. Aide au logement, prise en charge de certains frais, «on veut donner le goût aux étudiants de s’établir en région, où on a un grand besoin de pharmaciens», explique Simon de Denus. Le second fonds sera quant à lui destiné à la diversité. «On a une faculté relativement diversifiée. Certaines populations devraient toutefois être plus représentées, notamment les Premiers peuples», observe le doyen.

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