Étude: La prise d'IPP augmenterait les risques de contracter la COVID-19

Un étude menée auprès de plus de 53 000 Américains suggère que l’utilisation des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) une ou deux fois par jour augmenterait considérablement les chances d’obtenir un test positif pour la COVID-19 par rapport à ceux qui ne prennent pas le médicament.Comme il a été démontré auparavant qu’un faible niveau d’acide gastrique, avec un pH inférieur à trois, altérait l’infectiosité du SARS-CoV-1, les chercheurs ont voulu étudier si le phénomène s’appliquerait au SARS-CoV-2.« Comme le SRAS-CoV-2 utilise le récepteur de l’enzyme 2 de conversion de l’angiotensine pour envahir et se répliquer rapidement dans les entérocytes, une augmentation du pH gastrique > 3 due à l’utilisation des IPP pourrait lui permettre de pénétrer plus facilement dans le tractus gastro-intestinal, ce qui entraînerait entérite, colite et propagation systémique à d’autres organes, y compris les poumons », ont écrit les chercheurs.C’est ainsi qu’ils ont émis l’hypothèse que la prise d’IPP pourrait augmenter le risque de contracter la COVID-19.RésultatsLes résultats de l'étude, publiée dans l’American Journal of Gastrology, révèlent que sur les 53 130 américains ayant répondu au sondage en ligne, 3 386 (6,4 %) ont rapporté un test positif à la COVID-19. Parmi eux, 3 267 étaient symptomatiques et 647 ont déclaré avoir ressenti des symptômes gastro-intestinaux tels que des douleurs abdominales, de la diarrhée, des nausées ou des vomissements.L’analyse de régression a montré que les individus utilisant des IPP jusqu’à une fois par jour (OR 2,15 ; IC à 95 %, 1,90–2,44) ou deux fois par jour (OR 3,67 ; IC à 95 %, 2,93–4,60) avaient des chances significativement plus élevées de recevoir un test positif que ceux qui ne prennent pas d’IPP. Les chercheurs précisent toutefois que les patients ne devraient pas pour autant cesser la prise d’IPP de façon systématique.Par ailleurs, les patients qui prenaient des IPP à plus faible dose (n = 266, 10,9 % ; OR = 0,62 ; IC à 95 %, 0,49–0,78) avaient moins de chances de rapporter des symptômes gastro-intestinaux liés à la COVID-19 que les patients ne prenant pas d’IPP (n = 297, 39,5 %).Il a également été démontré que les personnes prenant des antagonistes des récepteurs de l’histamine-2 (H2RA) n’avaient pas un risque plus élevé de contracter la maladie.L'étude est disponible ici.

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