Étude de l’IRIS: la «sur-rémunération» n’existe pas, réplique la FMSQ

Par voie de communiqué, le syndicat a tenu à préciser que la rémunération médicale est établie en fonction des actes que prodigue un médecin et de tarifs préétablis. Il n’y a donc pas d’excédent de rémunération, s’est défendue la Fédération. «C’est simple, s’il n’y a pas de soins, il n’y a pas de rémunération», a affirmé le président de la FMSQ, le Dr Vincent Oliva. Dans une étude parue la semaine dernière, les chercheurs Anne Plourde et Philippe Hurteau de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) ont avancé que les médecins spécialistes recevront 978 M$ en «sur-rémunération» en 2021-2022 et les médecins de famille, 491 M$. Ainsi, chaque médecin spécialiste recevra 88 000$ de plus et les omnipraticiens gagneront chacun 49 000$ de plus. À lire aussi: Écarts de rémunération entre les spécialités: un dossier prioritaire, dit la FMSQ Pour en arriver à ces chiffres, les chercheurs ont construit une «rémunération ajustée» en appliquant à la rémunération médicale un taux de croissance en fonction de deux facteurs: 1- La croissance du nombre de médecins; 2- La croissance du salaire de base moyen de l’ensemble du personnel non médical du réseau de la santé et des services sociaux, incluant les cadres. «Autrement dit, nous considérons que rien ne justifie d’accorder aux médecins des hausses de revenues supérieures à celles consenties aux autres travailleuses et travailleurs du système de santé et des services sociaux», indiquait l’étude. Les chercheurs ont conclu que le gouvernement doit réduire la rémunération des médecins pour refinancer le réseau de la santé. «L’élimination de cet excédent dans la rémunération médicale permettrait de réduire de 60% le manque à gagner qui persiste malgré les nouveaux investissements annoncés dans le budget 2021-2022», ont indiqué les auteurs de l’étude. Ceux-ci ont ajouté que le manque à gagner dans le réseau public est de 2,5G$. Un amalgame La FMSQ estime que l’amalgame fait entre le rattrapage salarial réparti sur plusieurs années, le concept de «sur-rémunération» et le financement du réseau de la santé biaise les résultats. Le syndicat explique qu’au début des années 2000, «toutes les parties impliquées ont convenu qu’un rattrapage salarial était requis pour combler l’important écart de rémunération entre le Québec et la moyenne canadienne». Le but était de permettre la rétention et le recrutement des médecins spécialistes. Or, selon les chercheurs de l'IRIS, depuis les 30 dernières années, la rémunération ne semble pas avoir convaincu les médecins québécois d'aller travailler dans d'autres provinces. «Les données de l’Institut canadien d’information sur la santé montrent que, depuis le début des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, le nombre de médecins par 100 000 habitants est systématiquement plus élevé au Québec qu’en Ontario et que dans l’ensemble du Canada». Faire mieux avec l'argent Par ailleurs, la FMSQ tient à rappeler qu'en 2019, la Fédération a conclut une entente avec le gouvernement pour réduire l’enveloppe globale de rémunération de 1,6 G$ sur 4 ans. De ce montant, 450 millions de dollars doit être récupérés en mesures de pertinence par l’Institut de la pertinence des actes médicaux (IPAM). «Dans le contexte actuel, notre priorité c’est de faire encore mieux avec l’argent disponible. C’est sur ça que les médecins mettent leur énergie en ce moment», termine le Dr Oliva.

Étude de l’IRIS: la «sur-rémunération» n’existe pas, réplique la FMSQ

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