Êtes-vous un médecin de famille ou un omnipraticien?

Je me souviens de l’époque de mes études de médecine et de ma résidence, lorsque les gens me demandaient quelle spécialité j’allais choisir. Je répondais: «La médecine familiale». Ils me regardaient fixement et me répondaient: «Alors… rien?» Ou «quelle est cette spécialité?». (Je grimaçais).D’autres me disaient: «Oh, vous êtes donc une omnipraticienne?» Soupir. MÉDECIN DE FAMILLE! J’étais furieuse, intérieurement. Pourquoi la médecine familiale n’est-elle pas considérée comme une «spécialité»? (Oui, je sais, l’AMC et de nombreuses autres organisations reconnaissent officiellement la médecine familiale comme une spécialité, mais la perception générale demeure).Mais pourquoi me qualifiait-on d’«omnipraticienne» alors que la médecine familiale exigeait que je sache littéralement quelque chose sur tout?Ces discussions m’ont donné l’impression que la médecine familiale était méprisée, presque dépréciée par rapport à d’autres spécialités médicales. Certains patients continuent d’appeler leur médecin de famille «GP», abréviation de «general practitioner» (médecin généraliste). Parfois, les médecins de famille sont également appelés «prestataires de soins primaires ou praticiens». Je ne préfère ni l’un ni l’autre. Nombreux sont ceux qui affirment que le nom que nous nous donnons en tant que médecins de famille n’a pas vraiment d’importance; nous savons que le travail que nous accomplissons est précieux, stimulant et complet. Nous sommes la pierre angulaire des soins de santé pour nos patients. Si vous pratiquez la médecine familiale, prenez un moment pour réfléchir au nom que vous vous donnez en tant que médecin: êtes-vous un médecin de famille? Un prestataire de soins primaires? Un médecin omnipraticien? Un médecin généraliste? Et pourquoi? Quelles sont les implications de ce titre pour vous, pour le travail que vous effectuez pour vos patients et pour la manière dont vous envisagez votre rôle en interaction avec les autres et avec le système de santé?Réfléchissez maintenant à la façon dont vos patients, vos collègues, le gouvernement et les médias vous appellent. Êtes-vous réticent à l’idée d’être appelé «médecin omnipraticien»? Cela vous dérange-t-il que l’on vous appelle «prestataire de soins primaires»? Y a-t-il une certaine valeur, ou une absence de valeur, attachée au fait d’être appelé «médecin de famille»?Il y a quelques années, ces noms et ces titres étaient tous interchangeables. Puis, certaines provinces — la Colombie-Britannique et l’Alberta se distinguent dans mon esprit — ont précisé que le titre serait «médecin de famille». Elles ont officiellement reconnu la médecine familiale comme une spécialité, soulignant le travail important et unique des médecins de famille. Lire aussi: La fierté d’être médecin de familleAux États-Unis, le titre de «primary care practitioner» (praticien de soins primaires) est un titre générique qui s’applique aux infirmières praticiennes, aux médecins de famille et à d’autres professionnels de la santé qui s’occupent de soins préventifs primaires. Il est clair que les médecins ne sont pas les seuls à dispenser diverses formes de soins de santé primaires, mais il n’est pas judicieux de nous mettre dans le même sac que d’autres professionnels dont le champ d’action est différent. La clarté des rôles est essentielle et le fait d’avoir un terme générique pour nos professions est déroutant, trompeur et injuste pour les médecins de famille. À mon avis, le fait d’être appelé «médecin omnipraticien» minimise le travail difficile que nous accomplissons en tant que médecins de famille. Il ne suffit pas de dire que les médecins de famille doivent avoir des connaissances médicales générales; en effet, je constate souvent que lorsque je m’occupe de mes patients complexes, que je lis les notes d’autres spécialistes ou que j’éduque les patients, j’ai besoin de beaucoup de connaissances pour fournir des soins compétents et centrés sur le patient! Nous sommes des spécialistes dans tout ce que nous faisons. Je ne pratique pas non plus uniquement les soins primaires. Je m’occupe de promotion de la santé, de santé mentale et physique, d’expositions professionnelles, de demandes d’invalidité (nous en reparlerons plus tard…), de discordes familiales et de problèmes aigus et à long terme.La médecine familiale est une spécialité, au même titre que tous les autres programmes de résidence auxquels on peut postuler. Oui, nous fournissons des soins primaires à nos patients et nous devons avoir des connaissances sur plusieurs maladies, mais cela ne suffit pas à définir le travail que nous faisons. En tant que médecins de famille, nous avons le privilège et la responsabilité de suivre les patients depuis l’accouchement jusqu’à la mort, en passant par toutes les étapes de la vie. Nous posons des diagnostics et délivrons des ordonnances, nous coordonnons les plans de soins, nous passons au crible des centaines de notes cliniques émanant d’autres prestataires, nous conseillons et éduquons les patients et nous soutenons les communautés au sens large.Je suis médecin de famille. C’est ma spécialité. C’est le titre de mon poste, et sa description va bien au-delà de ce qu’impliquent les appellations de médecin omnipraticien ou de prestataire de soins primaires.La Dre Marina Malak est médecin de famille à Mississauga, en Ontario.

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