Et si vous pimentiez un peu votre médecine?

À l'occasion de la dernière Saint-Valentin, alors que le monde entier célébrait l'amour, j'étais d'humeur différente.Je suis ici pour dire que je ne supporte plus certains de mes collègues. Je suis sûre que je ne suis pas la seule.Heureusement, je lis les écrits bouddhistes. Prenons cette citation tirée de l’ouvrage Instructions to the Cook – A Zen Master's Lessons in Living a Life that Matters de Bernard Glassman et Rick Fields:Notre tendance naturelle est de ne pas utiliser les ingrédients qui pourraient gâcher notre repas. Nous voulons les jeter ou les déplacer tout au fond de l'étagère, hors de notre vue… Mais Dogen nous apprend à prendre ces ingrédients et à trouver comment ils peuvent rendre meilleur notre plat.Hallucinant.Prenons l'exemple du Dr CR. Il est difficile de travailler avec lui aux urgences parce qu'il déteste prendre une décision. Ça veut dire qu'il demande un milliard d'examens, qu'il consulte un autre service et/ou qu'il réfère les patients au médecin urgentiste suivant. Ces trois choses se produisent souvent en même temps. Il est donc plus facile d'accepter les patients et de passer à autre chose que de tergiverser sans fin.Voilà un ingrédient désagréable. Disons que le Dr CR représente le California Reaper, l'un des piments les plus forts au monde, avec un tempérament à la hauteur de sa brutalité.Comment pouvons-nous intégrer ce piment californien à notre repas?J'en sais quelque chose! Si vous êtes un médecin qui a du mal à transférer des patients parce que vous êtes trop gentil, et que les hôpitaux qui acceptent les patients disent qu'ils sont pleins, vous vous retrouverez avec des urgences surchargées. Mais si le Dr CR arrive après vous, il appellera l'hôpital suivant et fera la faucheuse jusqu'à ce qu'il accepte les patients.Voici une bonne utilisation d'un ingrédient.Et ce gentil docteur alors? Disons que le Dr Guimauve note méticuleusement les antécédents, met les patients à l'aise, a littéralement passé des décennies non seulement à placer des voies respiratoires et à gérer des infarctus du myocarde, mais aussi à incarner la citation de Sir William Osler que j'admirais tant à la Faculté de médecine: «Ne demandez pas quelle maladie a la personne, mais plutôt quelle personne a la maladie».D’après l'un de mes collègues: «Personne ne poursuivra jamais le Dr Guimauve en justice».Bravo, Dr Guimauve! Vous avez épargné à l'hôpital des difficultés et de la paperasse sans fin, tout en augmentant la moyenne des réponses à l'enquête de satisfaction.À lire aussi: L'incroyable pouvoir de la psychothérapieEt pourquoi pas un ingrédient ludique?Cette question a été soulevée lors de notre séance de méditation en groupe. J'ai partagé une courte citation à propos d'un ingrédient, et la Dre Rshmi Khurana a ri en disant: «Quelle épice êtes-vous?»Nous avons tous gloussé. Au lieu de nous plaindre à propos du travail, nous avons mentalement fouillé dans nos armoires à épices. La Dre Rshmi a répondu qu'elle était de l’amchoor, une épice à base de mangues vertes. Les autres, qui n'avaient jamais entendu parler de l'amchoor, ont immédiatement commencé à saliver.La plupart d'entre nous n'arrivaient pas à trouver une épice au pied levé. L'une d'entre nous s'était déjà déguisée en feuille de sauge pour l'Halloween, alors que son groupe médical avait pris le mot au pied de la lettre, se déguisant en Spice Girls. Nous étions tous d'accord pour dire qu'elle était la plus sage et qu'elle devait être ravissante habillée en couleur vert sauge.J'ai opté pour les clous de girofle, pour la simple raison qu'ils sentent bon, que j'ai gardé un souvenir heureux de la bougie aux clous de girofle de ma colocataire après que nous ayons toutes deux remporté des prix d'écriture, et que les clous de girofle sont un peu inhabituels. Mais je choisirais peut-être une autre épice si j'en avais une connaissance plus approfondie.Un autre médecin a choisi la menthe, qui selon elle n’était pas du goût de tout le monde et pouvait pousser comme une mauvaise herbe. Nous avions également un mélange d’épices à la truffe, du gingembre et du garam masala.À lire aussi: Méditation avec MelissaLa Dre Rshmi a ensuite proposé un échange d'épices. Nous nous les enverrions par la poste, comme un Père Noël secret, mais avec des épices.Pour moi, c'est un bel exemple de la manière dont une communauté peut vous élever et vous enrichir. J'avais lu la citation bouddhiste il y a des années et je pensais l'avoir comprise. Mais je n'ai jamais pris l'habitude de méditer ou de l'intégrer régulièrement dans ma vie.J’ai commencé à m'intéresser plus sérieusement à la méditation en partie grâce au projet de développement personnel de la Faculté. Mais c'est devenu une joie depuis que je fais une méditation très courte (moins de deux minutes) deux ou trois fois par semaine avec ces femmes merveilleuses.En médecine, on étudie les faits. Vous pouvez saisir les concepts par vous-même. Vous pouvez optimiser le flux de travail. Vous pouvez travailler avec des personnalités difficiles. On peut méditer. Mais je suis reconnaissante lorsque je peux me faire des amis et créer de la joie.Quelle épice êtes-vous?Comment pouvez-vous créer de l'amour et de la joie dans votre vie?

Et si vous pimentiez un peu votre médecine?

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