Enquête de l'AMC: les médecins favorables à un permis d'exercice national

Neuf médecins canadiens sur dix et huit médecins québécois sur dix souhaitent l’instauration d’un permis d’exercice national qui autoriserait la pratique de la médecine dans toutes les provinces, révèle une enquête de l’Association médicale canadienne (AMC).Sur les 552 médecins du Québec qui ont participé à l’enquête, 62 % sont très favorables et 25 % plutôt favorables. Seulement, 1,3 % ne se dit pas du tout favorable. Un peu plus de la moitié des répondants estiment que ce permis améliorerait l’accès à la population aux soins de santé.Par ailleurs, le tiers des médecins affirme que, si un tel permis existait, ils seraient susceptibles de rechercher des possibilités de suppléance dans d’autres provinces. Le quart des répondants penseraient pratiquer dans les autres provinces ou fournir des soins virtuels à des patients canadiens à l’extérieur du Québec. Le tiers des médecins québécois seraient susceptibles d’approfondir leur formation ailleurs au Canada.À l’heure actuelle, plusieurs obstacles se dressent devant les médecins qui souhaitent faire une demande d’exercice dans une autre province, indique le sondage. Parmi les principaux, on note la complexité globale du processus d’obtention du permis (54 %), la durée de ce processus (39 %), le coût d’obtention du permis (32 %) et la vérification des titres de compétences (27 %).Par contre, 25 % des médecins estiment qu’il n’y a aucun obstacle important.L'AMC veut un permis nationalL’AMC plaide pour l’instauration d’un tel permis. «Il est logique que si je suis capable de pratiquer en Ontario, je suis capable de pratiquer en Colombie-Britannique», fait valoir le Dr Sandy Buchman, président de l’AMC, au Journal de l’Association médicale canadienne.Il affirme aussi que le fait d'avoir des permis provinciaux limite la portée des programmes de télémédecine. «En tant que médecin en soins palliatifs, par exemple, j’aimerais pouvoir offrir une consultation et des soins virtuels aux habitants ruraux et éloignés du Canada, a-t-il ajouté. Soixante-dix pour cent des Canadiens n’ont pas accès aux soins palliatifs.»Des barrières légales et linguistiques De son côté, le Collège des médecins du Québec (CMQ) n'est pas contre l’instauration d’un permis d’exercice national, mais y voit certains obstacles.«Le Collège reconnaît qu’il y a des barrières légale (avec le Code des professions, unique au Québec) et linguistique (exigences de la Charte de la langue française) qui rendraient une telle implantation difficile», mentionne la porte-parole du CMQ, Leslie Labranche, dans un message envoyé à ProfessionSanté.ca.«De plus, si cette option était considérée sérieusement, des discussions de nature constitutionnelle concernant la juridiction provinciale sur les professions réglementées (sous l’autorité du ministère de la Justice) et sur l’organisation du système de santé (sous l’autorité du ministère de la Santé et des Services sociaux) devraient être déclenchées», poursuit-elle.Par ailleurs, le CMQ estime qu'il est déjà relativement simple pour un médecin d’obtenir un permis dans une autre province, en fournissant un certificat de conduite professionnelle satisfaisant.

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