Échographies remboursées par la RAMQ: l’ARQ ne veut pas de confrontation avec le ministre

L’association des radiologistes du Québec (ARQ) assure qu’elle « tend la main depuis plusieurs mois au ministre Barrette » pour régler la question du tarif des échographies. Reste que son président, le Dr Vincent Oliva affirme que le règlement actuel ne permettra pas d’atteindre « une solution durable qui permettra d’atteindre l’objectif gouvernemental d’offrir, à la population québécoise, des services d’échographie gratuits dans les cliniques de radiologie. »Depuis le 29 décembre 2016, les échographies en cabinet médical sont remboursées par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), mais certains radiologistes refusent néanmoins de donner des rendez-vous, ce qui fait dire au ministre de la Santé que les radiologistes prennent en otage la population. Une interprétation qualifiée de « démagogue » par le Dr Oliva. « Le ministre sait très bien que ce ne sont pas quelques rendez-vous reportés qui vont compromettre la sécurité des Québécois », souligne-t-il.Selon lui, si certains radiologues refusent de prendre des rendez-vous, c’est parce qu’ils ne savent pas exactement ce qui sera ou non couvert. Le Dr Oliva explique qu’il « est difficile pour les dirigeants de certaines cliniques de s’engager dans des frais », car ils risqueraient de se retrouver par la suite sans assez de fonds pour opérer.La RAMQ a évalué le prix d’une échographie entre 60 et 70 $. L’ARQ parlait plutôt de 100 à 120 $. Ce montant découle d’évaluations faites par des firmes comptables et inclus la présence d'un technologue en radiologie, précise le président de l’ARQ. De plus, selon le Dr Oliva, il faut aussi tenir compte « du volume d’examen par unité de temps » pour définir le coût d'opération d’une échographie. Or, le nombre d'examens annuels par appareil utilisé dans l’évaluation du Ministère est « largement surestimé », allant jusqu’à doubler les normes hospitalières, ce qu’il juge « incompatible avec une pratique de qualité. »Plus pertinent de bonifier l'offre de service ?Même si l’ARQ se dit en faveur d’un accès gratuit aux services d’échographie dans les cliniques privées, ce n’est pas, selon elle, la solution pour réduire les listes d’attente en milieu hospitalier. Selon le Dr Oliva, il serait plus pertinent de bonifier l’offre de service en milieu hospitalier, car cela reviendrait moins cher. « Un investissement minimal en ressources » suffirait en effet pour étendre les heures d’utilisation des appareils qui s’y trouvent et ne sont pas actuellement utilisés à pleine capacité.Les radiologistes se disent d’ailleurs prêts à aller faire plus d’échographies partout dans le réseau hospitaliser québécois, qui compterait selon eux cinq fois plus d’appareils que les cliniques privées.Cela dit, le président de l’association des radiologistes a du mal à comprendre pourquoi seuls les cabinets privés de radiologie sont visés par le nouveau règlement et non pas tous les spécialistes qui font des examens d’ultrasonographie, que ce soit en gynécologie, en cardiologie ou en orthopédie. « En clair, seules les échographies réalisées par des radiologistes dans les cliniques privées de radiologie sont désormais couvertes par le régime d’assurance maladie du Québec », rappelle-t-il.

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