Du mieux entre les patients et les médecins de famille

Au Québec, la collaboration du Commissaire à la santé et au bien-être à l'enquête internationale, notamment par le financement d’un suréchantillonnage de la population québécoise, assure des données inédites permettant la comparaison des résultats de la province avec ceux du Canada et des autres pays participants.Les Québécois sont de plus en plus nombreux à avoir une bonne relation avec leur médecin de famille, mais l'accès demeure problématique dans la province. C'est ce que montre l’enquête internationale sur les politiques de santé du Commonwealth Fund de 2016, qui porte sur la façon dont la population perçoit le système de santé et les services reçus en santé et services sociaux.Au total, près de 27 000 personnes dans 11 pays ont répondu à ce sondage d’une vingtaine de minutes. Au Québec, plus de 1000 personnes ont été sondées entre mars et juin 2016.Globalement, la grande majorité des Québécois estiment recevoir des soins médicaux de qualité. Ainsi, 38 % des répondants considèrent la qualité des soins qu’ils ont reçus «excellente» et 31 % comme «très bonne». Un résultat un peu moins favorable qu'au Canada, mais supérieur à la moyenne obtenue par tous les pays participants.Une bonne relation médecin de famille-patientBonne nouvelle, les résultats concernant la relation des patients avec leur médecin de famille se sont considérablement améliorés entre 2013 et 2016. Deux adultes québécois sur trois (66 %) indiquent que leur médecin de famille connaît toujours leurs antécédents médicaux, contre 65 % au Canada et 60 % en moyenne dans tous les pays participants.De plus, 72 % des répondants estiment que leur médecin leur explique toujours les choses clairement, 58 % qu’il les implique toujours dans les décisions concernant les soins, et 56 % qu’il passe toujours suffisamment de temps avec eux. Pour Anne Robitaille, Commissaire à la santé et au bien-être par intérim, il ne faudrait pas que l'abolition des fonctions du Commissaire à la santé et au bien-être mette fin à la collaboration du Québec avec l'enquête internationale du Commonwealth Fund. Ses données comparatives sont en effet essentielles.En matière de coordination des soins, le Québec se situe dans la moyenne. La circulation de l’information du médecin de famille au médecin spécialiste y est plutôt bonne, puisque seulement 13 % des répondants indiquent qu’il est déjà arrivé, au cours des deux dernières années, que le spécialiste n’ait pas les renseignements médicaux ou les résultats des examens du médecin de famille (contre 14 % au Canada).En revanche, dans l’autre sens, près d’un répondant sur quatre (23 %) indique qu’il est déjà arrivé que le médecin de famille n’ait pas été informé des soins reçus de la part du spécialiste (23 % également au Canada). Aussi, 78 % des répondants québécois qui ont été hospitalisés indiquent que l’hôpital a pris des dispositions pour qu’il y ait un suivi à leur sortie. C’est un peu plus difficile cependant de recevoir l’appui du médecin de famille ou d’une personne du cabinet pour organiser ou coordonner les soins qu’ils reçoivent ailleurs. Au Québec, 68 % des répondants disent recevoir toujours ou souvent cet appui contre 78 % au Canada et 72 % pour la moyenne des pays participants.Encore et toujours les problèmes d’accès Cela va moins bien du côté de l’accès, qui reste la problématique la plus importante au Québec. Un adulte sur quatre (25 %) n’a pas de médecin de famille, contre moins d’un sur dix en Ontario (8 %). Dans plusieurs pays (France, Allemagne, Pays-Bas), presque tous les adultes ont un médecin de famille.De plus, avoir un médecin de famille ne garantit toujours pas d’y avoir accès. Encore en 2016, seulement 41 % des personnes rapportent pouvoir voir un médecin ou une infirmière le jour même ou le lendemain, en cas de besoin. Ce résultat, qui est comparable à celui du Canada, est en revanche l’un des moins bons parmi les pays participants à l’enquête.L’accès aux médecins spécialistes n'est guère plus facile. Le Québec récolte là aussi le résultat le plus défavorable parmi les 11 pays participants, avec seulement 36 % des Québécois ayant attendu moins de 4 semaines pour voir un spécialiste.L’accès aux opérations non urgentes ou facultatives est aussi difficile au Québec. En effet, seulement une personne sur trois (35 %) ayant eu besoin d’une telle opération a attendu moins d’un mois pour l’obtenir.Ce manque d’accès aux soins entraîne une surutilisation des urgences. Là encore, le Québec se compare défavorablement aux autres pays ayant participé à l’enquête. Ainsi, 38 % des Québécois sont allés à l’urgence dans les deux dernières années (contre 28 % pour la moyenne des pays participants). Et il s'agit rarement d'un choix, puisque près de la moitié de ces personnes (44 %) auraient préféré consulter leur médecin s’il avait été disponible.Et c'est compréhensible, car près d’un Québécois sur deux (45 %) indique avoir attendu 5 heures et plus lors de sa dernière visite aux urgences. Un résultat très défavorable par rapport à celui du Canada (20 %), mais surtout par rapport à la moyenne des pays participants (7 %).

Du mieux entre les patients et les médecins de famille

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes