Dr Pierre Auger - Un combat pour la qualité de l’air et la santé publique qui dure depuis 30 ans

Le mémoire présenté devant le BAPE par le Département de santé communautaire de Rimouski qui avait recruté le Dr Auger et le Dr Pierre Gosselin avait eu un impact monstre. Il a mené à l’abandon du fénitotrion dans certaines régions.Après être allé étudier durant un an en médecine du travail en Angleterre, le Dr Auger, qui se décrit lui-même comme un médecin de gauche, est revenu au Québec et il a changé d’orientation. Il a complètement abandonné l’hématooncologie pour se consacrer, à partir du début des années 1980, à la médecine des milieux de travail et de l’environnement.Revenu à Québec, sa ville natale, il a plongé dans le dossier le plus explosif de sa carrière, la contamination de l’hôpital Saint-François- d’Assise. Beaucoup d’employés présentaient divers problèmes de santé, mais les médecins étaient incapables d’en trouver la cause. Les recherches et les consultations menées auprès d’experts par le Dr Auger l’ont conduit à soupçonner que ces troubles étaient dus à des mycotoxines, des toxines provenant de moisissures de champignons.Ses conclusions ont causé une commotion, même dans le milieu médical, et ont conduit le CMDP de l’hôpital à loger une plainte contre lui au Collège des médecins pour mauvais diagnostic. L’avenir lui a cependant donné raison. L’hôpital a été nettoyé, la facture s’est élevée à huit millions de dollars, et les problèmes de santé du personnel ont cessé.Cette affaire lui a cependant appris, comme à tous les médecins impliqués dans des actions environnementales, qu’il y avait un prix élevé à payer lorsqu’on met en lumière des situations dérangeantes pour l’ordre établi ou qu’on s’attaque à de gros lobbys.« On commence à comprendre comment fonctionne le pouvoir, dit-il. Lorsqu’on n’est plus capable de répondre de façon scientifique aux arguments, on frappe sur le messager. »Il existe 60 000 sortes de produits chimiques. On connaît les effets sur la santé d’un faible pourcentage d’entre eux. Le domaine est infini pour des médecins comme le Dr Pierre Auger. Conseiller scientifique de l’Association des hypersensibles du Québec, il est aussi actif sur la scène internationale. Il a participé à des missions dans plusieurs pays et donné des cours sur l’environnement en Russie dans une région où était survenu un accident de criticité, un accident nucléaire, 20 ans avant Tchernobyl.Plusieurs combats à menerAujourd’hui, le Dr Auger est fortement opposé à l’énergie nucléaire en raison des déchets qu’elle génère et il est encore plus opposé à l’exploration et à l’exploitation des mines d’uranium.« Quatre-vingt-quinze pour cent de la radioactivité se retrouve dans les résidus, explique-t-il. On sait maintenant que le radon provoque le cancer du poumon. Le Québec n’a pas besoin du nucléaire. Il représente un très faible pourcentage de l’électricité que nous produisons. »Le Dr Auger est également un farouche opposant à l’exploitation de l’amiante.L’heure de la retraite officielle va bientôt sonner pour ce médecin de la première heure en environnement, mais il a l’intention de continuer à s’impliquer et à dénoncer des causes qui lui tiennent à coeur.

Dr Pierre Auger - Un combat pour la qualité de l’air et la santé publique qui dure depuis 30 ans

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