Dossier - Cabinets privés: Où est la relève?

Selon les données 2009 publiées par le Collège des médecins, l’âge moyen des omnipraticiens au Québec approche les 51 ans. D’ici 5 à 10 ans, beaucoup de ces médecins qui exercent en cabinet privé prendront leur retraite. À quelques années d’accrocher leur sarrau, l’inquiétude est vive dans leurs rangs. Qui les remplacera quand ils quitteront?Cette crainte est partagée par leurs patients, surtout les plus âgés et les plus vulnérables. Rien pour entrevoir une retraite proche et bien méritée. Qui en effet prendra la relève de ces milliers de médecins de famille dans la cinquantaine et la soixantaine qui, de leurs modestes bureaux, forment l’une des pièces maîtresses de la première ligne au Québec?Sondage du Dr Patrick Bernier: Une multitude de facteurs découragent les jeunes«Une jeune consœur m’a déjà dit que, pour elle, exercer en cabinet était ce qu’il y avait de plus épuisant et qu’elle avait l’impression de se reposer quand elle faisait de l’urgence et de l’hospitalisation.»L’administration des cabinets privés peut faire peur aux jeunes médecins«Je sens que les jeunes ont beaucoup de réticences envers la pratique en cabinet par crainte de la lourdeur administrative. C’est un aspect de la question auquel on pense moins souvent.»Renoncer à son rêve de prendre la relève de son père dans un cabinet privéAprès avoir obtenu son diplôme de médecin de famille en 2009, le Dr Charles Brouillette a indiqué qu’il aspirait à exercer à la Clinique médicale de Sillery fondée par son père, le Dr Bernard Brouillette, une clinique privée comme tant d’autres où les omnipraticiens en place prennent de l’âge. Un an plus tard, le Dr Charles Brouillette a renoncé à son projet.Montréal pourrait être touchée de plein fouet par le départ à la retraite de 500 médecins«Si, d’ici sept ans, on assiste au départ des 500 médecins qui font de la prise en charge, ce sera tragique », prédit le président de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal (AMOM), le Dr Marc-André Asselin.Comment le Centre médical St-Vallier de Québec a recruté cinq jeunes médecinsCes dernières années, le centre médical St-Vallier, de Québec, un cabinet privé à la fois GMF et clinique-réseau, est parvenue à recruter au total cinq jeunes médecins. La Dre Caroline Tremblay a été la première il y a quatre ans.Les frais de cabinet, un obstacle majeurComme c’est le cas dans la plupart des cabinets privés au Québec, les médecins du Centre médical St-Vallier, de Québec, âgés de 50 ans et plus, sont inquiets. Qui assurera la relève, qui prendra en charge leurs milliers de patients lorsqu’ils prendront leur retraite ou qu’ils voudront réduire leur cadence dans quelques années ?Les causes principales du désintéressement des jeunes médecinsPlusieurs causes expliquant l’actuel désintéressement des jeunes médecins envers la pratique traditionnelle en cabinet privé ont été avancées par les interlocuteurs rencontrés par L’actualité médicale.Des pistes concrètes pour favoriser la relève dans les cabinets d’omnipraticiensSi les jeunes médecins ne sont pas attirés par la pratique en cabinet privé, de nombreux postes risquent de demeurer vacants. De plus, l’érosion de cette partie essentielle de la première ligne, si elle devait se produire, entraînerait une charge encore plus lourde pour les cliniques-réseaux et les urgences d’hôpital, dont certaines sont déjà sollicitées au-delà de leurs capacités. Quels gestes devront être posés afin d’amener les jeunes médecins à adopter la pratique en cabinet ?

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