Derrière le projet IPIM: Une longue tradition d’innovation médicale en Montérégie

Les premières étincelles du projet IPIM ont jailli après la publication des études cliniques Keeley, en 2004, puis de celle de l’AETMIS, au Québec, portant sur la durée d’intervention lors d’un infarctus du myocarde.À la suite de ces rapports, le directeur médical régional des services préhospitaliers d’urgence en Montérégie, le Dr Dave Ross, a voulu améliorer la situation dans son territoire.Même si les résultats obtenus à l’Hôpital Pierre-Boucher étaient déjà en deçà des délais de 90 minutes fixés à cette époque par l’American Heart Association, le Dr Ross a immédiatement été bien reçu quand il a présenté son projet à ses confrères et consœurs de l’établissement. « Je me souviens de la première fois où je suis arrivé ici, je pensais devoir “fighter”, se rappelle-t-il. Je n’ai pas eu à le faire. Au contraire, on me poussait dans le dos pour faire avancer le projet ! »« Il existe une longue tradition d’innovation dans les centres hospitaliers de la Montérégie, mentionne pour sa part le Dr Gilles Beaucage, chef de l’urgence de l’Hôpital Pierre-Boucher. Nous avons été parmi les premiers à faire de la défibrillation au Québec. Nous avons aussi été l’une des premières régions de la province pour la formation en traumatologie. »Projet rassembleurLe projet IPIM, issu de la base clinique, s’est révélé très rassembleur. Toutes les parties concernées se sont lancées avec enthousiasme tant dans la phase de démarrage que d’expansion. Les paramédics ont accepté de suivre une formation sur l’électrocardiogramme, payée par l’Agence régionale.En fait, tout a baigné dans l’huile à tous les niveaux. L’argent nécessaire au financement a été assez facilement réuni auprès de diverses sources, comme la Fondation de l’Hôpital Pierre-Boucher, la Fondation cardio-montérégienne et Bell Mobilité, qui a apporté sa contribution financière à la mise au point de la technologie.L’avenirLors de la phase de démarrage du projet IPIM, cinq ambulances étaient dotées de l’appareil télémétrique pour ECG. En 2010, on en comptait 60 et en 2011, les 105 ambulances desservant la Montérégie en seront pourvues.Maintenant que cette technologie a fait ses preuves, elle servira à d’autres fins que les infarctus du myocarde. Le Dr Ross, qui est aussi chef du département de médecine préhospitalière à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, souligne qu’elle pourra servir dans un proche avenir pour des soins avancés, selon le même principe de soutien médical en ligne.Trois médecins impliqués de près: Ce qu’ils disent du projet IPIM« Nous sommes tous agréablement surpris devant la qualité des résultats. On sauve du muscle, des vies, des jours d’hospitalisation. Moins de patients seront suivis dans les cliniques d’insuffisance cardiaque par la suite. Les patients vont retourner travailler plus vite et contribuer ainsi à l’économie. Il y a un gain à tous les niveaux. En nous remettant un Prix Coup de cœur, le ministre a invité toutes les régions à considérer favorablement la prise en charge de l’infarctus aigu du myocarde à l’Hôpital Pierre-Boucher et à nous imiter. »Dr Gilles BeaucageChef du département de médecine d’urgenceHôpital Pierre-Boucher« J’étais en état de choc quand nous avons reçu l’un des deux Prix Coup de cœur du ministre. Le projet IPIM, c’est l’un des beaux défis de ma carrière, vraiment. Il y a des patients pour lesquels on fait complètement avorter l’infarctus, et ce, sans aucune cicatrice. Quand on revoit les patients dans le cadre du suivi, certains ne présentent aucune séquelle. Pour l’avenir du patient, c’est extraordinaire. Ce sont les projets les plus mobilisateurs qui donnent le plus de résultats. C’est vraiment un travail d’équipe exemplaire. »Dre Sylvie MailletteChef du service de cardiologieHôpital Pierre-Boucher« Nous avons démontré avec le projet IPIM qu’avec une bonne organisation des soins, on arrive à de bons résultats. À peu de frais, en s’organisant bien, on donne d’excellents soins et on économise de l’argent. Le patient reste hospitalisé moins longtemps, il a moins de séquelles et le risque de décès est réduit. Les témoignages de patients sont gratifiants. Notre défi, maintenant, c’est de faire croître cette initiative, d’en élargir le rayon d’action en Montérégie. Partout où un cellulaire fonctionne, ça peut marcher. On a ici l’exemple parfait d’un grand projet, issu du terrain, qui est exportable. »Dr Dave Ross Directeur médical régional des services préhospitaliers d’urgence en Montérégie et chef de département de médecine préhospitalièreHôpital du Sacré-Cœur de Montréal

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