CUO: 10 000 chirurgies en un an

Le regroupement de 28 ophtalmologistes de la région de Québec au sein d’un Centre universitaire d’ophtalmologie (CUO) aménagé à l’intérieur du pavillon Saint-Sacrement du CHA s’est avéré judicieux. Inauguré le 1er avril 2009, le CUO a eu un impact marqué sur l’accessibilité aux services.Le premier bilan est éloquent. Au cours de ses 12 premiers mois d’opération, 72 000 consultations externes y ont été faites et 10 000 chirurgies avec ou sans hospitalisaton ont été pratiquées. Au 31 mars dernier, 95 % des chirurgies avaient été réalisées dans un délai de moins de six mois et le nombre de patients en attente de plus de six mois se chiffrait à zéro, alors qu’ils étaient 2856 en 2003.«Nous avons fait des pas de géant, a souligné avec satisfaction le PDG de l’Agence de la santé de la Capitale nationale, Michel Fontaine.En plus de réunir près d’une trentaine d’ophtalmologistes, le CUO a aussi l’avantage de regrouper sous un même toit les 15 résidents en ophtalmologie, ce qui est un plus pour l’enseignement et pour les patients. Un an après sa création, le développement du CUO se poursuit. Après avoir accueilli la Banque d’yeux en janvier dernier, le Centre, où l’on fait déjà de la recherche clinique, logera la recherche fondamentale à l’automne, ce qui en fera un véritable centre universitaire intégré. Sur le plan des services, des cliniques de dépistage verront le jour dans quelques mois.Un projet majeurAménagé au coût de 23,7 millions $, le CUO dispose de 35 salles d’examen, deux salles de chirurgies ophtalmologiques mineures et cinq salles de chirurgies importantes. Le projet initial s’est déployé en deux phases. Il y a six ans, l’ensemble des chirurgies de la cataracte a été transféré à Saint-Sacrement et une urgence de l’œil accessible sur référence médicale a été créée. L’ensemble des interventions de la cataracte, de la rétine et de la cornée, ainsi que les consultations externes ont été regroupées au CUO en avril 2009. Seule l’ophtalmologie pédiatrique est demeurée au Centre mère-enfant du CHUL.Les défis du CUOMême si le CUO a tenu ses promesses dès sa première année, les défis qui l’attendent dans l’avenir sont nombreux. Le vieillissement de la population et la multiplication des cas de diabète feront considérablement augmenter la demande pour les soins et les chirurgies en ophtalmologie. Devant la hausse de la demande, la Dre Nathalie Labrecque croit que le CUO pourra être encore plus efficient, ce à quoi la direction du CHA travaille, mais elle estime qu’il devra aussi compter sur une augmentation de ses ressources au niveau du nombre d’ophtalmologistes et d’infirmières.Actuellement, les PREM en ophtalmologie sont gelés dans la région de Québec, alors que le CUO dessert tout le territoire du RUIS Laval. La Dre Labrecque mise sur la décision attendue du Ministère pour reconnaître que deux demi-postes forment un seul PREM pour accroître à court terme le nombre de ses ophtalmologistes.Le site de l’hôpital du Saint-Sacrement: D’abord virulentes, les critiques se sont tuesUn an après son ouverture, le Centre universitaire d’ophtalmologie (CUO) de l’hôpital du Saint-Sacrement s’avère un beau succès, résultat d’une forte collaboration au plan médico-administratif, et pourtant, à ses débuts, le projet semblait mal engagé. Quand l’Agence a choisi le pavillon Saint-Sacrement du CHA pour accueillir ce centre d’expertise, des critiques ont fusé dans le milieu de l’ophtalmologie.Dispersés dans cinq sites, les ophtalmologistes étaient favorables à une régionalisation des services en ophtalmologie adulte, mais une profonde discorde est apparue après le choix de Saint-Sacrement parce que le CHA n’est pas un établissement universitaire. Il est seulement affilié. Certains médecins craignaient que les budgets rattachés à un centre universitaire ne suivent pas et auraient voulu que le Centre soit aménagé au CHUQ.Le démarrage à Saint-Sacrement, selon les termes de la chef de département de l’ophtalmologie, la Dre Nathalie Labrecque, a été «ardu», mais les ophtalmologistes ont finalement fait confiance à la direction du CHA. Ce regroupement de médecins jusque-là éparpillés les a obligés à développer entre eux un maximum de consensus sur les façons de fonctionner. Des protocoles ont été établis pour uniformiser les façons de faire. Un an après l’inauguration, il y a toujours place à amélioration, mais le CUO s’est fait une niche, il a pris son envol et plus personne ne pense au CHUQ.

CUO: 10 000 chirurgies en un an

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