COVID-19: L’INESSS dit non à l’utilisation du remdésivir en dehors d’un protocole de recherche

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) affirme que les données documentant l’efficacité de ce médicament chez les patients hospitalisés ayant un diagnostic confirmé de COVID-19 sont « empreintes d’incertitude».Une analyse d’une série de 53 cas a démontré une amélioration au niveau du soutien en oxygénation pour 68 % des patients traités au remdésivir, mais une aggravation a été constatée chez 15 % des sujets.L’INESSS rapporte en effet qu’une analyse en sous-groupe réalisée dans l’étude semble démontrer une meilleure efficacité du médicament chez les patients en ventilation non invasive ainsi que chez les patients de 50 ans et moins, plutôt que chez les patients en ventilation invasifs ou âgés de 70 ans et plus.Le risque de mortalité serait aussi moins élevé chez les patients en ventilation non invasive au moment du traitement, et chez les patients traités de moins de 70 ans. Toutefois, l’INESSS considère le niveau de preuve scientifique insuffisant.L’Institut affirme que des essais cliniques sont toujours en cours de réalisation à l’international et qu’ils permettront entre autres d’augmenter le niveau de preuve scientifique quant à l’efficacité éventuelle du médicament.Prophylaxie et patients non hospitalisésActuellement, aucune donnée scientifique n’est disponible concernant l’usage du remdésivir en prophylaxie post-exposition à la COVID-19 ou chez les patients ayant un diagnostic confirmé de la maladie dont la condition clinique n’exige pas une hospitalisation.Dans les deux cas, cette absence de données ne permet pas l’utilisation du médicament en dehors d’un protocole de recherche, affirme l’INESSS. Toutefois, il ajoute qu’aucun essai clinique n’est en cours de réalisation actuellement concernant ces deux usages.En plus de se baser sur les données actuelles pour prendre sa décision, l’INESSS a aussi consulté plusieurs experts. Le 30 mars dernier, il a envoyé un sondage à 40 experts, auquel 34 ont répondu.«Une forte majorité des experts consultés étaient d’avis que l’usage du remdésivir ne devrait pas être recommandé pour les cas légers à modérés ainsi que pour les cas sévères et critiques, à moins d’un enrôlement dans un protocole de recherche, et ce, quelle que soit la population considérée», peut-on lire dans la décision.Lopinavir-ritonavirL’INESSS a également mis à jour sa décision du 9 avril dernier concernant l’utilisation de l’association lopinavir-ritonavir (KaletraMC). L’Institut avait affirmé que son utilisation pour traiter la COVID-19 ne devrait pas se faire en dehors d’un protocole de recherche.La mise à jour comprend, entre autres, l’ajout de résultats d’études.Parmi celles-ci: une étude rétrospective, réalisée dans un hôpital en Chine sur 120 patients, visait à identifier les facteurs de risque associés à une infection virale prolongée (plus de 23 jours) et l’effet potentiel d’un traitement de loponavir-ritonavir sur le délai jusqu'à l'arrêt de l'excrétion virale chez les patients COVID-19 hospitalisés.Les résultats ont notamment montré que l’âge avancé et l’absence de ce traitement sont indépendamment associés à une infection prolongée de la maladie. La durée médiane d’excrétion virale est également plus courte chez les patients ayant reçu l’association lopinavir/ritonavir par rapport à ceux qui n’ont par reçu de traitement (22 jours contre 28,5 jours; p=0,02).Par ailleurs, des analyses de sous-groupes montrent que le délai jusqu’à la conversion négative du virus est raccourci avec le lopomavir/ritonavir seulement lorsqu’il est administré dans les 10 jours suivant le début des symptômes.Néanmoins, la durée des hospitalisations était plus longue chez les patients ayant reçu l'association lopinavir-ritonavir (23 jours contre 18, 5 jours; p

COVID-19: L’INESSS dit non à l’utilisation du remdésivir en dehors d’un protocole de recherche

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