COVID-19: Le plasma convalescent comme traitement, pas encore exclu totalement au Québec

Alors qu’un essai clinique sur la thérapie passive par anticorps pour traiter la COVID-19 pourrait bientôt être lancé au Canada, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) affirme que des efforts doivent être déployés pour intégrer dans des protocoles de recherche les patients ayant un diagnostic de COVID-19 qui recevront ce traitement.Selon l’INESSS, les données précliniques pour la thérapie passive par anticorps (plasma convalescent) sont encourageantes pour le traitement du nouveau coronavirus. Toutefois, les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’appuyer son utilisation généralisée chez les patients infectés ou en prophylaxie.La thérapie passive par anticorps a pour objectif de prodiguer une immunité immédiate et temporaire à des individus à risque. Elle a été utilisée par le passé pour endiguer les épidémies de poliomyélite, de rougeole, d’oreillons et de grippe, peut-on lire dans le document de l’INESSS.Essai clinique nationalLa Société canadienne du sang a annoncé jeudi travailler activement avec Santé Canada et la communauté internationale de la recherche pour déterminer si le traitement pourrait être efficace contre la COVID-19.Le groupe de travail comprend aussi l’Australie, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Italie, Singapour, la Corée du Sud, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les États-Unis.Un essai clinique canadien sera bientôt présenté à Santé Canada. S’il est autorisé, la Société canadienne du sang et Héma-Québec fourniront du plasma convalescent aux hôpitaux du pays.«Nous avons l’expérience et l’infrastructure nécessaires pour recueillir et préparer du plasma de patients convalescents pour un essai clinique visant à tester son innocuité et son efficacité. Le plasma ne sera prélevé que chez des donneurs volontaires ayant totalement guéri du virus. Il sera utilisé par des médecins canadiens pour traiter des patients atteints de la COVID-19 dans le cadre de l’essai clinique», explique Dana Devine, experte scientifique en chef auprès de la Société canadienne du sangRésultats en ChineTel que publié dans le JAMA, une étude chinoise non contrôlée portant sur cinq patients atteints d’une forme grave du nouveau coronavirus a démontré que l’administration de plasma provenant de patients guéris avait entraîné une amélioration de leur état de santé.Les patients, âgés de 36 à 73 ans, présentaient tous une pneumonie sévère avec progression rapide, une charge virale continuellement élevée malgré un traitement antiviral, un ratio Pao2 / Fio2.Le plasma provenant de patients guéris de la COVID-10 a été administré chez ces patients entre 10 et 22 jours après leur admission à l’hôpital.Les résultats ont démontré que la température corporelle des patients est redevenue normale en trois jours pour quatre des cinq patients, le ratio Pao2/Fio2 a augmenté et la charge virale est devenue indétectable chez tous les patients en 12 jours.De plus, 12 jours après l’administration du traitement, quatre patients sur cinq n’étaient plus en détresse respiratoire aiguë, et après deux semaines, trois patients sur cinq n’avaient plus besoin de ventilation mécanique.Finalement, 37 jours après l’administration du traitement, trois patients sur cinq sont sortis de l’hôpital alors que les autres étaient stables.Les chercheurs précisent toutefois que cette étude présente plusieurs limitations, notamment le fait que l’échantillon de patients était très petit et qu’il est impossible de déterminer si la condition clinique de ceux-ci se serait améliorée sans administration de plasma.Il est également impossible de déterminer si cette approche thérapeutique aurait réduit les taux de létalité.

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