COVID-19: l’administration d’une anticoagulation prophylactique diminuerait la mortalité à l’hôpital

Une nouvelle étude de cohorte aux États-Unis semble confirmer que l’initiation précoce d’une anticoagulation chez les patients admis à l’hôpital pour la COVID-19 serait associée à une diminution du risque de mortalité à 30 jours sans pour autant augmenter le risque d’événements hémorragiques graves.Depuis le début de la pandémie, les décès chez les personnes atteintes de COVID-19 ont été entre autres attribués à la thromboembolie veineuse et aux thromboses artérielles. Or, selon une étude précédente, la prévalence de la thromboembolie veineuse chez les patients atteints de COVID-19 serait d’environ 30 % dans les unités de soins intensifs.En réponse à ces données, plusieurs organisations d’experts, dont l’American Society of Hematology ou encore l’Intentional Society on Thrombosis and Haemostasis recommande une anticoagulation prophylactique pour les patients hospitalisés pour la COVID-19, et de nombreux essais cliniques sont menés actuellement un peu partout dans le monde pour étudier l’effet du traitement.Des études de cohortes précédentes semblaient en effet rapporter que la prise d’anticoagulant comme de l’héparine en prophylaxie diminuerait la mortalité. Toutefois, ces études étaient limitées puisqu’elles avaient un échantillon de patients relativement restreint.À lire aussi : La COVID-19 plus mortelle que la grippe, confirme une étude canadienneC’est ainsi qu’une équipe de chercheurs provenant notamment de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, de la Yale School of Medicine et du Vanderbilt University Medical Center à Nashville ont choisi de mener une étude de cohorte à plus grande échelle avec des données issues des dossiers de santé électroniques du département des Anciens combattants des États-Unis.Cette nouvelle étude publiée dans le BMJ a porté sur un total de 4297 patients admis à l’hôpital du 1er mars au 31 juillet 2020 pour la COVID-19 sans historique d’anticoagulant. Le critère d’évaluation principal était la mortalité à 30 jours et les critères d’évaluation secondaires étaient la mortalité des patients hospitalisés, l’initiation d’une anticoagulation thérapeutique, soit un indicateur de la détérioration clinique, y compris les événements thromboemboliques, et les saignements nécessitant une transfusion.Parmi les patients étudiés, 84,4 % (n= 3 627) ont reçu une anticoagulation prophylactique dans les 24 premières heures de leur hospitalisation. Presque tous ces patients (99 %) ont reçu de l’héparine sous-cutanée ou de l’énoxaparine.Au total, 14,3 % des patients ayant reçu une anticoagulation prophylactique et 18,7 % des patients n’ayant pas reçu le médicament sont décédés dans les trente jours suivant leur hospitalisation, ce qui équivaut à une diminution du risque absolu de 4,4 % ou une diminution du risque relatif de 27 %.De plus, il a été démontré dans une analyse post-hoc des données, que l'administration d'anticoagulation prophylactique n'a pas été associée à un risque accru de saignement nécessitant une transfusion.À a lumière de ces résultats, les chercheurs écrivent que leur étude fournit des preuves solides quant à l’utilisation de l’anticoagulation prophylactique comme traitement initial pour les patients atteints de COVID-19 lors de leur admission à l’hôpital. Ils appuient également les lignes directrices qui recommandent déjà leur utilisation.L'étude est disponible ici.

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