COVID-19: La fermeture des écoles entraînerait plus de décès, avance une étude

La fermeture des écoles pour contrer la propagation de la COVID-19 pourrait entraîner plus de décès liés au virus à long terme, croient des chercheurs de l’Université d’Édimbourg au Royaume-Uni.Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé une nouvelle analyse du Report 9: Impact of non-pharmaceutical interventions to reduce covid-19 mortality and healthcare demand. Rédigé en mars dernier par l’Imperial College de Londres (ICM), celui-ci prévoyait des centaines de milliers de morts si aucune mesure n’était prise pour arrêter la propagation du virus. Ce rapport a notamment conduit à la fermeture des écoles au Royaume-Uni.Les chercheurs ont effectué leurs propres calculs à l’aide du modèle utilisé par l’ICM, le COVIDSIM, en utilisant les informations disponibles en mars. Le modèle a utilisé 70 millions de personnes simulées collant autant que possible à la démographie, à la géographie et aux comportements sociaux réels du Royaume-Uni. Les chercheurs ont pu examiner diverses interventions, dont l’isolement social des personnes de plus de 70 ans et la fermeture des écoles.« Le modèle a prédit que les fermetures d’école et l’isolement des plus jeunes augmenteraient le nombre total de décès lors d’une deuxième vague et des suivantes », affirment les chercheurs, qui ont terminé leurs travaux en juin dernier. L’étude a été publiée jeudi dans le British Medical Journal (BMJ).Ceux-ci observent que si les fermetures des écoles et des commerces se sont révélées efficaces pour diminuer la pression exercée sur les soins intensifs, ces décisions auront aussi pour conséquence de prolonger la pandémie, entraînant plus de décès liés à la COVID-19 à long terme.Selon eux, lorsque les écoles ouvrent, plusieurs personnes sont infectées et peuvent transmettre le virus à des personnes âgées plus à risque de mourir de cette infection. « D’autres confinements entraîneraient une série de vagues d’infections, à moins d’une immunité collective obtenue grâce à la vaccination, un scénario qui n’a pas été pris en compte dans le modèle », prédisent-ils.D’ailleurs, les chercheurs estiment qu’« en l'absence d'un vaccin efficace, aucune des stratégies d'atténuation proposées au Royaume-Uni ne réduirait le nombre total de décès prévus en-deçà de 200 000 ».Dans les scénarios évalués par les scientifiques, la pandémie se termine par une immunité généralisée avec une importante partie de la population infectée.« Le bilan final des décès dépend principalement de la répartition par âge des personnes infectées et non du nombre total (de personnes infectées). »Rappelons qu'au Québec, la deuxième vague de COVID-19 touche principalement les jeunes, selon les données de l’INSPQ. Toutefois, au 30 septembre, seulement quatre personnes de la tranche d’âge des moins de 30 ans étaient décédées de la maladie depuis le début de la pandémie sur un total de 5 884.À lire aussi : COVID-19: Près d'une personne sur deux infectés a moins de 30 ansProtéger les personnes âgéesSelon les chercheurs de l'Université d'Édimbourg, pour réduire le nombre de décès liés à la COVID-19, il faut mettre en place des mesures de distanciation sociale plus strictes dans les résidences pour personnes âgées où les gens sont à risque de mourir plutôt que dans les écoles.« L’atténuation de l’impact d’une épidémie de COVID-19 nécessite une stratégie différente de celle d’une épidémie de grippe, en mettant davantage l’accent sur la protection des personnes âgées et vulnérables », soulignent les scientifiques.Selon eux, si la stratégie d’isolement des cas, la mise en quarantaine des ménages et la distanciation sociale des plus de 70 ans sont suivies, la deuxième vague croîtra plus lentement que la première avec plus de cas, mais une mortalité plus faible.« Les stratégies optimales de réduction des décès sont différentes de celles qui visent à réduire le fardeau des soins intensifs et qui abaissent le nombre de cas », notent les chercheurs.Or, selon eux, en fermant les écoles le printemps dernier, les autorités publiques du Royaume-Uni se sont davantage concentrées sur la réduction du nombre de cas que sur la diminution du nombre de décès.

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