COVID-19: 83% des cas à Toronto étaient chez des groupes racisés

Toronto — La ville de Toronto a publié de nouvelles données démographiques sur la pandémie de la COVID-19 révélant que les résidents racisés et les résidents avec un statut socio-économique inférieur ont été touchés de manière disproportionnée par le virus.Les nouvelles données, publiées le 30 juillet, montrent que 83 % des patients COVID-19 ont été identifiés comme racisés, malgré le fait que ces populations représentent 52 % de la population totale de Toronto.Seuls 17 % des cas de COVID-19 dans la ville concernaient des personnes blanches, qui représentent quant à elles 48 % de la population de la ville.Tous les groupes racisés, à l’exception des Torontois d’origine est-asiatique, étaient surreprésentés dans le décompte des cas.À lire aussi: Québec: 2,23 % de la population adulte aurait contracté la COVID-19En termes de statut socio-économique, 27 % des cas positifs concernaient des personnes qui déclaraient un revenu par ménage inférieur à 30 000 $ par an (environ 14 % des ménages de la ville), tandis que seulement 6 % des cas concernaient des ménages gagnant 150 000 $ ou plus par an (21 % des ménages de la ville).Le membre du conseil municipal, Joe Cressy, représentant de Spadina-Fort York et président du conseil de santé de la ville, a qualifié ces résultats de « profondément troublants ».« Pour le dire clairement : la COVID-19 s’attaque aux inégalités dans notre ville. Les données montrent clairement que les personnes confrontées à des barrières systémiques courent un risque bien plus grand de contracter la COVID-19, qu’il s'agisse de barrières de pauvreté, de racisme, d’accès inégal aux services ou tous ces éléments réunis», a-t-il tweeté.« Dans le domaine de la santé publique, nous savons depuis longtemps que c’est votre code postal, plutôt que votre code génétique, qui est le principal moteur de la santé », a-t-il déclaré dans un communiqué officiel. « Les déterminants sociaux de la santé — race, revenu, situation de logement — déterminent depuis longtemps qui tombe malade, qui vit et qui meurt. Cela a toujours été le cas : la COVID-19 vient de l’exposer à la vue de tous. »Le maire de la ville, John Tory, a déclaré que les données « nous aideront dans notre réponse à la pandémie de COVID-19 en nous permettant d’aider des quartiers spécifiques que nous savons plus gravement touchés par la COVID-19 ».« En savoir plus sur les impacts de la COVID-19 sur nos résidents nous permettra non seulement de réagir sur le coup, mais à long terme, nous pourrons développer de meilleurs services, programmes et politiques qui répondent à ces conclusions et aux défis futurs auxquels nous pourrions être confrontés. »La Dre Eileen de Villa, médecin hygiéniste de Toronto, a souligné que les patients atteints de la COVID-19 ont répondu volontairement aux questions des collecteurs de données et que certains ont éludé les questions concernant la pauvreté et l'origine ethnique. Les données n’incluaient pas non plus les résidents des établissements de soins de longue durée ou des maisons de retraite qui n’ont pas été interrogés sur leur ethnicité ou leur revenu. Les patients autochtones sont également absents des résultats parce que des efforts visant à comprendre comment le virus affectait cette population sont en cours. Les patients les plus gravement malades étaient également, dans de nombreux cas, incapables de répondre aux questions.« Bien que ces données présentent certaines limites, elles fournissent des informations puissantes concernant l’impact de la COVID-19 sur notre communauté », a affirmé la Dre de Villa.

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