Conférence annuelle de Rx&D: une réflexion sur les principaux défis qui attendent le réseau

Quels sont les défis auxquels fait face le réseau québécois de la santé et quelle doit être la place du secteur privé dans l’évolution des soins?C’est pour répondre à des questions de cette nature que l’association Rx&D (Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada) a invité trois intervenants de renom à participer à sa conférence annuelle, qui se déroulait le 26 novembre dernier.Alain DubucLe chroniqueur en politiques publiques de La Presse Alain Dubuc a insisté sur le rôle plus grand que devrait avoir le secteur privé dans les soins. Selon lui, les Québécois n’ont pas à craindre une ouverture plus grande au privé.Il a précisé que le secteur privé a déjà un rôle important dans le financement et la livraison de soins de santé au Canada, bien qu’il soit principalement du côté des services de santé à caractère complémentaire.Comme ces services en périphérie des soins médicalement requis sont souvent performants – Alain Dubuc a mentionné le secteur de la pharmacie comme un exemple –, le réseau public gagnerait à être parfois mis en concurrence ou à travailler avec des acteurs du secteur privé, estime-t-il.Pour illustrer ses propos, Alain Dubuc a mentionné la contribution de la clinique privée Rockland MD à réaliser certaines interventions d’un jour pour le compte de l'hôpital du Sacré-Cœur. Selon lui, les chirurgies mineures réalisées dans cette clinique privée ont permis à l’hôpital de se concentrer sur des interventions plus importantes.Michel ClairL’administrateur et gestionnaire Michel Clair, qui a notamment dirigé une importante commission d’études publique sur le réseau de la santé, a pour sa part plaidé pour une plus grande transparence dans le réseau de la santé.Selon lui, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) accorde trop d’importance à la gestion «de son monopole» plutôt qu’à assumer pleinement son rôle de régulateur. «Il n’y a aucune transparence dans le réseau de la santé, a-t-il expliqué. Le MSSS devrait surtout s’occuper d’établir des règles claires et de donner un sens sur les résultats qu’il espère obtenir pour la population.»À titre d’exemple, Michel Clair a mentionné la Régie de l’assurance maladie du Québec, qui ne fournit pas assez de données pour mesurer et permettre d'améliorer la performance globale du réseau de la santé.La transparence doit également venir des entreprises privées qui s’impliquent directement ou indirectement dans la dispensation des soins au Québec, a-t-il précisé.David LevineDavid Levine, qui a occupé plusieurs hautes fonctions au sein du gouvernement et du réseau de la santé du Québec, a souligné l’importance de revoir le modèle de prestations de soins. Celui qui a dirigé l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal est notamment sceptique quant au mode de rémunération des médecins.«Dans le système actuel, les médecins sont en quelque sorte des salariés sans patron et des travailleurs autonomes sans concurrence», a-t-il affirmé. Selon lui, il est très difficile dans un système de cette nature d’exiger des résultats qui se traduiraient par une meilleure prise en charge des patients québécois.David Levine estime par ailleurs qu’une réflexion plus large sur la pertinence de réaliser certains actes par l’État permettrait de réaliser des économies beaucoup plus grandes que de faire des réformes de structures, comme celle entreprise avec la création des Centres intégrés de santé et de services sociaux.Rx&D change de nomAu cours de la dernière année, les présidents des compagnies membres de Rx&D se sont réunis avec des dirigeants de l’ensemble des secteurs des sciences de la vie et de la santé au Canada. L’objectif de cette démarche, appelée 100 conversations, consistait notamment à voir comment Rx&D pouvait mieux remplir sa mission de promouvoir des politiques permettant la découverte, le développement et la commercialisation des médicaments et vaccins novateurs au Canada.Au terme de cet exercice, l’association en est venue à la conclusion que le nom Les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada (Rx&D) n’a plus la même résonance qu’avant auprès de ses partenaires. À compter du 4 janvier 2016, Rx&D portera désormais le nom de Médicaments novateurs Canada.

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