Comment traiter les hémorroïdes de manière optimale?

La prévalence réelle des hémorroïdes est difficile à établir, car la plupart des personnes ne consultent pas quand elles en souffrent1,2. Cependant, on estime que cette pathologie de la muqueuse du canal anal touche environ 10 millions de personnes aux États-Unis. Elle peut nuire à la qualité de vie en raison des saignements anaux, du prurit, des douleurs et de la pression rectales, ainsi que de la sensation de prolapsus tissulaire2.Les hémorroïdes peuvent être classées en deux types: internes (dans la partie inférieure du rectum) et externes (sous la peau autour de l’anus). Il est possible de souffrir à la fois d’hémorroïdes internes et externes. Quand elles sont internes, elles peuvent provoquer des saignements rectaux, une gêne et un prolapsus des tissus du canal anal. Les hémorroïdes externes peuvent provoquer des douleurs rectales lorsqu'elles sont engorgées ou thrombosées2. Les hémorroïdes qui ne provoquent pas de symptômes gênants ne nécessitent pas de traitement. Lorsque des symptômes hémorroïdaires apparaissent, la plupart peuvent être traités sans intervention chirurgicale. Il existe différentes options thérapeutiques, en fonction des symptômes, de la localisation des hémorroïdes et des préférences individuelles. En règle générale, il convient de privilégier les options thérapeutiques les moins invasives.À lire aussi: Cancer colorectal: une maladie de plus en plus précocePeu importe son type, le traitement initial de première intention de la maladie hémorroïdaire consiste à augmenter l'apport en fibres alimentaires (2 à 30 g/jour) et en eau (5 à 6 verres par jour) et à éviter de forcer lors de la défécation2. Les traitements topiques pour les hémorroïdes, notamment les crèmes (par exemple, l'hydrocortisone), les suppositoires et les astringents, sont disponibles en vente libre et sur ordonnance. Les directives de l'American Society of Colon and Rectal Surgeons soutiennent (sous certaines conditions) les médicaments topiques en tant que traitement médical de première intention, car ils présentent peu de risques, peuvent soulager les symptômes des saignements hémorroïdaires légers et aider à éviter ou à retarder une intervention chirurgicale en atténuant temporairement les symptômes.Les phlébotoniques (par exemple, les flavonoïdes, tels que la diosmine) sont réputés pour améliorer le tonus veineux. Ils sont également recommandés en première intention pour réduire les saignements, les douleurs rectales et les gonflements. Cependant, les symptômes réapparaissent chez jusqu'à 80% des patients dans les trois à six mois suivant l'arrêt du traitement2.Si la modification du régime alimentaire et les phlébotoniques sont inefficaces, les hémorroïdes internes peuvent être traitées par des interventions en cabinet telles que la ligature élastique, la sclérothérapie par injection et la coagulation infrarouge. La ligature élastique consiste à placer un élastique autour de la base du tissu hémorroïdaire lors d'une anoscopie afin de restreindre le flux sanguin. Cette technique soulage les symptômes chez 89% des patients, mais une ligature répétée est nécessaire chez jusqu'à 20% des patients2. La sclérothérapie induit une fibrose à l'aide d'une injection sclérosante. Elle est efficace à court terme (quelques semaines à quelques mois) chez 70% à 85% des patients, mais une rémission à long terme ne survient que chez un tiers d’entre eux2. La coagulation infrarouge utilise la chaleur pour coaguler le tissu hémorroïdaire, avec un taux de réussite de 70% à 80% dans la réduction des saignements et du prolapsus2. Le traitement chirurgical (hémorroïdectomie excisionnelle) peut être indiqué pour les patients qui ne répondent pas aux traitements en cabinet ou pour les maladies hémorroïdaires mixtes. La chirurgie doit également être envisagée pour les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas subir une intervention en cabinet sans anesthésie générale (par exemple, en raison de difficultés de positionnement ou d'anxiété). L'hémorroïdectomie excisionnelle présente un faible taux de récidive (2% à 10%), mais un temps de récupération plus long, de 9 à 14 jours2. À lire aussi: Les aliments sans gluten contiennent souvent moins de fibres et plus de sucre que leurs contreparties avec glutenLes hémorroïdes externes nécessitent rarement une intervention chirurgicale, sauf en cas de thrombose aiguë. L'évacuation ambulatoire du caillot dans les 72 heures suivant l'apparition d'une hémorroïde externe thrombosée est associée à une diminution de la douleur et à un risque réduit de thrombose répétée. Les patients qui se présentent plus de 72 heures après une thrombose aiguë d'hémorroïdes externes doivent recevoir un traitement médical - par exemple, des laxatifs, des analgésiques oraux et des analgésiques topiques tels que la lidocaïne à 5%2.L'article de synthèse du JAMA propose des algorithmes de traitement pour résumer la prise en charge des hémorroïdes internes et externes. RéférencesLes hémorroïdes. Fondation canadienne de la santé digestiveAshburn JH. Hemorrhoidal Disease: A Review. JAMA. Publié en ligne le 18 août, 2025. doi:10.1001/jama.2025.13083

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