Cinq ans plus tard : 750 000 $ pour la santé des hommes

Cinq ans après le cri d’alarme d’un groupe d’experts chargé de dresser un portrait de la santé des hommes au Québec et d’émettre des recommandations, le ministre Bolduc a annoncé un premier engagement de 750 000 $. Cette somme servira à financer trois mesures d’intervention. Le délai de cinq ans pour accomplir ce premier geste aurait dû provoquer une vague d’indignation, mais le président du groupe, Gilles Rondeau, s’est plutôt réjoui de ce petit pas. À tout le moins, l’actuel ministre a ouvert la porte à des actions, ce que n’avait pas fait son prédécesseur, Philippe Couillard.Le ministre Yves Bolduc a annoncé un investissement de 750 000 $ afin d’adapterles soins destinés aux hommes.Dans son rapport publié en 2004, les auteurs notent que, contrairement à la croyance populaire, les hommes sont en moins bonne santé que les femmes. Ils meurent plus jeunes et leur vulnérabilité par rapport aux principales causes de décès (cancer, maladies cardiaques, diabète) est beaucoup plus élevée que celle des femmes. Ils se soignent beaucoup moins que les femmes et entreprennent moins fréquemment et moins volontairement les actions nécessaires au maintien ou à la restauration de leur santé.En matière de santé mentale, toujours selon ce rapport, les hommes sont des êtres fragiles malgré les apparences. Le taux de suicide est quatre fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Au cours des 20 dernières années, le taux de suicide chez les hommes québécois a connu une augmentation considérable, sans que la situation ne s’améliore ces dernières années. De nombreux hommes souffrent aussi de problèmes de personnalité. Les affections les plus fréquemment diagnostiquées sont les personnalités obsessives compulsives, narcissiques et antisociales.De manière générale, les hommes se nourrissent moins bien que les femmes et un petit nombre d’entre eux considèrent avoir des habitudes alimentaires saines. Ils mangent moins de produits riches en fibres, de fruits et de légumes, et consomment plus de gras et de sel. Dans l’ensemble, les hommes présentent un taux d’obésité plus élevé que les femmes et ils forment encore la majorité des fumeurs. On rencontre aussi plus d’hommes que de femmes ayant des problèmes d’alcoolisme ou de toxicomanie et ils s’adonnent davantage aux jeux de hasard. À l’école, les garçons décrochent beaucoup plus que les filles. Enfin, un garçon sur six est susceptible de subir une agression sexuelle et 30 % des garçons victimes d’abus risquent plus tard de perpétrer eux-mêmes de mauvais traitements.Le président du Comité de travail surla prévention et l’aide aux hommes, Gilles Rondeau, a salué ce premier investissement de 750 000 $, mêmes’il est modeste.Trois actionsMalgré ce portrait accablant de l’état de santé des hommes au Québec, le rapport Rondeau a pris le chemin des tablettes, et il y est resté pendant cinq ans. En avril 2009, Gilles Rondeau a rencontré le ministre Yves Bolduc pour le presser d’amorcer des actions, ce que ce dernier a accepté de faire. Il a dégagé un budget de 750 000 $ afin d’ajuster certaines interventions du réseau de la santé et des services sociaux à la clientèle masculine. Cet argent servira trois fins : adapter les messages et les activités de promotion des saines habitudes de vie à cette population; adapter les services destinés à la clientèle masculine; promouvoir les connaissances et l’amélioration des pratiques. À cette fin, une somme de 100 000 $ a été allouée à l’évaluation d’un service d’hébergement préventif pour les pères en difficulté et leurs enfants.En présence du ministre Bolduc, Gilles Rondeau a lui-même déclaré que cet engagement de 750 000 $ était insuffisant, mais il s’est néanmoins dit satisfait de ce premier pas qui, espère-t-il, en entraînera d’autres dans l’avenir.

Cinq ans plus tard : 750 000 $ pour la santé des hommes

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes